• Voici donc le deuxième chapitre, que j'ai décidé de publier en même temps que le premier puisque ce dernier n'avait aucun sens tout seul. Je souhaite ajouter quelque chose avant que vous commenciez à lire cette histoire :

    Bonjour à tous, vous qui avez eu le courage de venir ici pour lire ce qui va suivre…

    Seulement, et avant de commencer cette histoire, il y a certaines choses que j’aimerais dire. Je n’ai pas l’intention de faire un résumé ou parler du thème de l’histoire, vous saurez cela bien assez tôt.

    Je tiens à mettre certaines choses au clair avant de commencer ce récit. En effet, toutes les personnes qui me lisent me connaissent : c’est donc souvent un réflexe de vouloir associer l’histoire racontée à la personne qui l’écrit. Cependant, il faut que je prévienne ici que j’ai réellement réfléchi à chaque fois pour faire quelque chose qui ne s’apparente pas à moi ou ma situation. Le personnage principal, sa situation familiale, ses études… rien n’est en rapport avec moi ou ce que je ressens alors n’essayez pas d’y voir quoi que ce soit comme message… Il ne s’agit que du papier doré autour d’un chocolat. C’est de la décoration. C’est ce qui enrobe les messages que je tiens à faire passer dans cette histoire. Ce ne sont que des situations dans lesquelles le personnage est plongé. Le plus important, c’est les choix qu’il fera, la manière dont il réagira, les réflexions que cela occasionnera.

     

    Bonne lecture à tous, en espérant que vous saurez voir assez loin dans cette histoire et en comprendrez les enjeux !

    -Vous êtes invités à descendre un petit peu pour lire le premier chapitre avant le second, bien entendu ;)-

    Chapitre 2

    Echec

    Le moral au plus bas, elle poussa la lourde porte d’entrée de chez elle et jeta son sac à l’entrée avant de rejoindre le salon et de s’affaler sur le canapé. Cette fois-ci, elle était sure que ça ne passerait pas. Elle avait eu beau avoir révisé et travaillé autant qu’elle le pouvait, si on additionnait les trous de mémoire qu’elle avait eus et les questions auxquelles elle avait répondu de façon maladroite, elle n’espérait même plus avoir la moyenne.

    Comme d’habitude à cette heure-ci, personne n’était à la maison. Elle soupira. Son frère avait depuis longtemps quitté la maison pour se rapprocher de son école d’ingénieur et sa jeune sœur était partie chez une amie après le lycée. Quant à sa mère, elle travaillait jusqu’au soir, comme à son habitude. En repensant aux épreuves qu’elle avait passées durant la journée, elle se prit la tête entre les mains. Comment allait-elle expliquer son échec à ses parents ? Depuis qu’elle avait choisi d’entrer en faculté d’histoire géographie, ceux-ci n’avaient eu de cesse de lui répéter qu’elle avait commis une erreur et qu’elle n’allait pas réussir ce qu’elle avait entrepris… Elle-même ne savait pas réellement pourquoi elle s’était lancée dans de telles études. En terminale, alors qu’elle ne savait toujours pas ce qu’elle voulait faire en sortant du lycée, elle avait soudain développé un fort intérêt pour cette matière. Elle avait ainsi décidé de suivre des études d’histoire géographie, contre l’avis de ses parents. A présent, elle allait sûrement devoir admettre qu’elle s’était trompée. Reconnaître qu’elle avait eu tort était au-dessus de ses capacités, et elle en était consciente. Elle déplia ses jambes sur toute la longueur du canapé et ferma les yeux. Elle était fatiguée, et elle aurait bien le temps de penser à toutes ces choses désagréables plus tard, après tout.

    Elle fut réveillée lorsque sa sœur entra dans la maison en claquant la porte d’entrée. Elle sursauta.

    -          Tu es folle ! s’écria-t-elle à l’adresse de sa cadette. Un jour tu me feras avoir une crise cardiaque…

    -          Dommage, répliqua cette dernière. J’ai raté cette fois-ci… Mais la prochaine, c’est la bonne !

    Nora préféra ne rien répondre et monta dans sa chambre pour se changer. Après avoir enfilé des vêtements plus adéquats pour l’intérieur, elle redescendit au rez-de-chaussée où sa sœur était déjà en train de manger, que dis-je, d’avaler son en-cas devant une émission de télé-réalité débile.

    -          Fais attention à ne pas t’étrangler, lui lança Nora.

    -          Laisse-moi, oiseau de mauvais augure ! répliqua sa sœur.

    Nora soupira. A quoi bon parlementer avec un enfant pareil ? Le jour où on devrait lui vider l’œsophage pour l’empêcher de s’étouffer, elle comprendrait, pensa-t-elle, acerbe.

    -          Comment se sont passés tes examens, au fait ? demanda sa sœur alors que la publicité venait de commencer.

    -          Bof, répondit Nora. On verra bien.

    -          Ca veut dire que tu as raté ? répliqua-t-elle avec un ton inquisiteur.

    -          Oh, et puis tu m’énerves, lança Nora en se levant brusquement.

    -          Où vas-tu ? demanda sa sœur alors qu’elle se dirigeait vers la porte d’entrée.

    -          Loin de toi, répliqua Nora en enfilant son manteau.

    Elle sortit en claquant la porte. Elle allait prendre l’air, faire le tour du quartier, peut-être passer par la bibliothèque qu’elle avait un peu déserté depuis le début de ses études (aussi paradoxal que cela puisse sembler), rendre visite à se meilleure amie et… rien du tout. Elle stoppa net son avancée en réalisant qu’elle ne s’était pas changée à nouveau avant de sortir de la maison et qu’elle était actuellement sur le trottoir avec un pantalon 4 fois trop grand pour elle, effilé à certains endroits et taché à d’autres. Sans plus, attendre elle rebroussa chemin et rejoignit sa maison en courant.

    -          Sans commentaire ! hurla-t-elle à sa sœur en rentrant dans le hall.

    Elle monta les escaliers quatre à quatre et s’enferma dans sa chambre. « Zut alors », pensa-t-elle en voyant l’état de la pièce dans laquelle elle dormait. Elle était irritable à cause des examens qu’elle avait passés le jour même et qu’elle était sure d’avoir ratés, elle en était consciente. Dans ces moments-là, mieux valait que sa sœur ne lui parle pas trop car elle avait le don de l’agacer davantage que les autres jours. En constatant le désordre qui avait colonisé sa chambre (si tant est qu’on puisse encore l’appeler ainsi), elle sentit la colère monter encore plus en elle. Même dans sa propre chambre, elle ne pouvait trouver la tranquillité ! Elle entreprit donc de trier un minimum ses affaires. Au moins, ça risquait de l’occuper jusqu’au dîner et lui changerait les idées. Au mieux, elle aurait réussi à tout mettre en ordre et pourrait s’asseoir dans une atmosphère sereine et propre pour y voir mieux dans ses projets futurs. Au pire, elle reverrait la couleur de son parquet.

     

    Comme prévu, ce fut long et fastidieux. Lorsque sa mère rentra, elle n’avait eu le temps que de trier le tiers des affaires qui encombraient sa chambre. Elle descendit en soupirant.

    -          Les filles, on mange dehors ce soir ! s’exclama leur mère en souriant. Vous avez cinq minutes pour vous préparer !

    Une fois de plus, Nora monta les escaliers. Elle n’était pas vraiment d’humeur à sortir, mais elle n’avait pas le choix. Un quart d’heure plus tard, sa mère, sa sœur et elle étaient attablées dans un établissement de restauration rapide.

    -          Alors, votre journée ? demanda leur mère entre deux bouchées.

    -          Demande à Nora ! répliqua sa fille.

    La dénommée serra les dents et jeta un regard assassin à sa cadette. Ce qu’elle pouvait être une peste, par moments…

    -          Alors ? demanda à nouveau leur mère.

    Nora ne répondit pas.

    -           Je crois qu’elle a raté ses exams ! lança sa sœur en sirotant son jus d’orange.

    -          Mais tais-toi ! s’exclama Nora.

    Elle était furieuse. Pourquoi fallait-elle toujours qu’elle se mêle de ses affaires?

    -          C’est vrai ? lui demanda sa mère en la fixant avec des yeux inquisiteurs.

    -          Je… Je sais pas, finit-elle par dire. Je pense que j’ai raté certaines questions, mais j’attendrai les résultats.

    -          Je vois… répondit sa mère en croquant dans une frite. De toute façon, je te soutiens que ce n’était pas une bonne idée de te lancer dans ce genre d’études… Premièrement, il n’y a quasiment aucune débouchée intéressante et ensuite, tu aurais pu faire tellement mieux ! Ton frère ne t’a pas servi d’exemple ?

    Nora fronça les sourcils.

    -          Arrête de toujours le prendre comme exemple, lança-t-elle, nous ne sommes pas tous obligés de faire tout à son image !

    -          La différence, c’est que lui, il a réussi, répliqua sa mère.

    Nora se tut. Que répondre à cela ? pensa-t-elle avec colère. Elle était déçue, triste à l’idée que ses parents ne la soutenaient toujours pas dans ses choix et que, pire encore, ils méprisaient ce qu’elle avait décidé de devenir. Dialoguer ne servait plus à rien, elle le savait. A présent, elle essayait de se contrôler et de maîtriser les larmes qui menaçaient de commencer à rouler sur ses joues. La discussion repartit sur un autre sujet et les deux autres l’oublièrent le temps du repas, la laissant ruminer ses pensées et ses espoirs déchus.

    Le soir, de nouveau dans sa chambre, elle se laissa tomber sur son lit, exténuée, en priant pour que son lendemain soit meilleur.

     

    Le réveil fut dur. Lorsqu’elle ouvrit les yeux et aperçut l’heure affichée sur le cadran de son réveil.  Elle rendit alors réellement compte qu’elle avait manqué de sommeil ces dernières semaines. Elle s’étira ; l’avantage d’avoir passé ses examens, c’était qu’elle pouvait à présent faire la grasse matinée. Elle se leva et rejoignit sa sœur au rez-de-chaussée, déjà habillée et affalée sur le canapé devant une série.

    -          Dis donc, t’étais pas pressée de te lever ! s’exclama-t-elle.

    Nora ne répondit pas tout de suite. Elle ne voyait plus l’intérêt de répondre aux provocations répétées de sa sœur.

    -          Tu es encore énervée d’avoir raté tes examens ? Je pensais qu’après ça tu aurais pu prendre l’initiative de te lever plus tôt le matin… Tu n’as toujours pas changé ! ajouta-t-elle en souriant.

    -          Toi non plus, répliqua Nora. Tu n’as toujours pas d’humour.

    Sur ces phrases amicales, elle partit dans la cuisine se préparer à manger.

    -          Au fait, cria sa sœur, tu n’as pas oublié que c’est l’anniversaire de mamie ce soir ?

    Nora n’avait pas oublié. C’était même elle qui était chargée de faire le gâteau pour la fête donnée en son honneur…

    -          Alors, qu’est-ce que tu vas faire ? lui demanda sa cadette en faisant irruption dans la pièce.

    Nora retrouva le sourire et répliqua :

    -          C’est une surprise ! J’ai mis assez de temps à réfléchir à ce que j’allais faire… Maintenant, vous allez devoir attendre ce soir pour savoir ce que c’est !

    Sa sœur parut déçue mais la publicité se termina à cet instant précis et elle préféra savoir qui du frère ou de la tante était le meurtrier plutôt que de continuer cette conversation.

    Nora, quant à elle, mangea puis se prépara à sortir ; il fallait qu’elle fasse des courses pour le repas du soir.

    Sa mère lui avait laissé de quoi aller acheter ce dont elle avait besoin dans le supermarché du coin. Cependant, tout en s’habillant, elle appréhendait déjà sa sortie. A l’approche des fêtes, cet édifice voué au culte de l’objet dans lequel elle avait grandi allait être envahi par une horde d’acheteurs stressés et débordés désireux de faire le plein de cadeaux en tous genres. Elle soupira ; cela devenait réellement une mauvaise habitude chez elle…

    Arrivée devant les portes vitrées de la grande enseigne, ses peurs furent confirmées. En effet, une masse informe de personnes entrait et sortait simultanément du magasin, comme télécommandée. Elle inspira profondément en se persuadant intérieurement que tout se passerait bien et qu’il n’y aurait aucun problème. Elle se remémora rapidement tout ce dont elle avait besoin afin de savoir exactement où aller et ne pas se perdre dans le flot incessant et désorganisé des autres acheteurs. Enfin, elle empoigna son sac et entra dans le magasin.

    L’intérieur du bâtiment était encore plus effrayant. Les rayons grouillaient de monde, les gens couraient dans tous les sens et on en venait même à ne plus savoir de quel côté aller pour trouver un peu de calme.

    -          Nora !

    La dénommée se retourna et tomba nez-à-nez avec une femme d’une cinquantaine d’années.

    -          Comment vas-tu ? lui demanda cette dernière.

    -          Ça va… ça va… répondit Nora.

    -          Tu es sure ? insista son interlocutrice. Tu n’as pas l’air bien.

    Nora soupira.

    -          Je suis fatiguée, c’est tout, déclara-t-elle en faisant un effort pour sourire.

    -          Ah, je vois… Ta mère m’a dit que tu avais passé tes partiels récemment, non ?

    La jeune fille acquiesça.

    -          Ah, je vois… Bon eh bien, ce n’est pas tout mais j’ai des courses à faire et ce n’est pas gagné !

    Elle éclata d’un rire gras, s’excusa pour la brièveté de leur conversation et fonça vers le rayon chocolat où une masse de personnes étaient regroupée autour d’une promotion pour des tablettes de chocolat au lait.

    Nora, quant à elle, entreprit de réunir ce dont elle avait besoin pour son dessert. Le fait d’avoir évoqué ses examens lui donnait envie de pleurer. Elle aurait voulu oublier bien vite cette expérience déplaisante et attendre les résultats pour décider de ce qu’elle allait faire par la suite. Cependant, cela lui était impossible. Pire encore que d’avoir raté ce qu’elle avait entrepris et de s’être profondément déçue, elle savait que tous avaient des attentes envers elle : sa mère, son père, sa famille, ses amis… Et concernant les autres, c’était encore pire ; elle avait depuis longtemps compris qu’elle ne travaillait pas pour elle. Cela n’avait jamais été le cas. Depuis le début, elle n’avait jamais travaillé pour son propre avancement ou son propre bénéfice mais pour être reconnue et acceptée par la société au sein de laquelle elle avait été élevée. Elle avait très bien compris ce principe. « La différence, c’est que lui, il a réussi » avait dit sa mère en évoquant son frère aîné. De quel point de vue avait-il réussi ? Sous quels critères ? Parce qu’il avait réussi à intégrer une bonne école ? Parce qu’il se destinait à un métier apprécié par tous les gens à qui leurs parents en avaient parlé ? Elle ne pensait pas que son frère avait gâché sa vie, bien au contraire, mais elle n’acceptait pas que l’on juge du degré de réussite de la sienne en fonction des études qu’elle avait faites et de la manière dont celles-ci étaient globalement considérées en société. Le fait qu’elle n’ait pas réussi ses récents examens ne faisait que gâter la situation désagréable dans laquelle elle s’était mise… mais le pire restait encore à venir. Pendant la fête d’anniversaire de sa grand-mère à laquelle tout une partie de sa famille assisterait, elle devrait certainement supporter les interrogatoires classiques portant sur ce qu’elle faisait comme études, quel métier elle avait envie d’exercer par la suite, quels étaient ses projets d’avenir… Elle en était déjà malade rien que d’y penser ; quant à savoir quoi répondre à ces questions, c’était encore pire. Et puis après tout, à quoi bon se donner tant de peine ? Ces personnes qu’elle n’avait, pour certaines, pas vues depuis plusieurs années allaient seulement garder comme image d’elle un cursus, un métier, une école tout au plus… Et ils se permettraient de juger de la valeur de son existence à partir de ce peu d’informations.

    Plus elle y pensait et plus l’appréhension montait en elle à l’approche de ce dîner. Comment allait-elle pouvoir regarder sa grand-mère dans les yeux alors qu’elle lui parlerait de ses études tout en étant consciente d’avoir raté les épreuves qu’elle venait de passer ? Elle préférait même ne pas y penser pour l’instant et aviser au moment venu de la manière dont elle allait se comporter…

    Ses courses furent rapides ; principalement car elle savait ce qu’elle était venue chercher avant d’entrer dans le magasin.

    Elle rentra chez elle où sa sœur avait miraculeusement déserté le canapé. L’après-midi était déjà entamée ; Nora décida donc de se mettre au travail sur-le-champ. Elle avait décidé de confectionner un gâteau composé d’un biscuit à la vanille et d’une mousse au café. Rien de très compliqué en soi, mais elle était sure qu’il plairait à sa grand-mère, friande de pâtisseries.

    Sa mère l’appela. Sa sœur était chez une amie. Elle passerait la chercher vers dix-sept heures, puis elles iraient ensemble récupérer sa cadette et elles rejoindraient toutes les trois la maison de sa tante, ou se déroulait la fête. Il fallait qu’elle se dépêche ; en effet, si le biscuit était facile et rapide à faire, la mousse au café relevait d’une autre paire de manches…

    Il fallait tout d’abord réaliser la crème fouettée (ce qui était l’étape la plus compliquée de la recette), l’aromatiser au café, en recouvrir le biscuit et mettre le tout au réfrigérateur en espérant que la mousse ait le temps de devenir consistante avant que sa mère arrive. Elle n’avait pas de temps à perdre ; tandis que le biscuit cuisait dans le four, elle s’attaqua à cette crème qui constituait un de ses cauchemars depuis plusieurs années. Elle versa la crème liquide dans un saladier et enclencha le batteur électrique.

    Alors le combat commença. Il fallait bien fouetter toute la crème en faisant attention à ne pas offrir une nouvelle peinture à la cuisine. Comme elle s’y attendait, la crème ne prit pas immédiatement la consistance qu’elle aurait dû. Elle soupira.

    « Pourvu que ça marche », pensa-t-elle.

    Elle n’avait ni le temps ni l’envie de faire plusieurs essais avant d’obtenir la crème souhaitée. Elle continua à fouetter. Cependant, la crème restait liquide et n’avait pas l’air de s’épaissir. Elle soupira et éteignit le batteur. Fallait-il recommencer ou attendre encore quelques minutes ? Après quelques secondes de réflexions, elle se décida à allumer à nouveau son batteur électrique et reprit la tâche qu’elle avait laissée inachevée. Elle avait décidé de se laisser une dernière chance. Cette fois-ci, elle ne se laissa pas décourager et, au bout de quelques minutes, la crème commença à s’épaissir. Elle faillit pousser un cri de joie mais se retint, consciente qu’elle ne pouvait pas encore se réjouir à ce stade. En effet, il fallut encore attendre plusieurs longues minutes avant que la crème fouettée soit prête. A présent, elle était réellement fière de ce qu’elle avait réussi à faire (et heureuse de ne pas avoir abandonné la première fois).

     

    ***

    Soudain, elle entendit la porte d’entrée claquer.

    -          Nora ! cria sa mère.

    La jeune fille descendit les marches de l’escalier à toute vitesse.

    -          Dépêche-toi, je n’ai pas envie d’arriver en retard…

    Nora se précipita dans la cuisine, sortit le gâteau du réfrigérateur, l’emballa et rejoignit quelques minutes plus tard sa mère dans leur petite voiture.

    Le trajet jusque chez leur tante durait presqu’une heure. Après avoir été chercher sa sœur, elles discutèrent du gâteau qu’avait réalisé Nora. Toutes les deux s’accordèrent à dire que ce dessert plairait assurément à la sexagénaire. L’étudiante était heureuse ; elle espérait l’avoir réussi et ainsi faire plaisir à sa grand-mère et ses invités. Ensuite, elles commencèrent à parler des études de sa sœur et elle préféra ne plus écouter davantage la conversation. Elle se mit à réfléchir ; cela lui avait réellement été bénéfique de cuisiner. En effet, elle avait pu penser à autre chose qu’à son échec scolaire et aux conséquences que celui-ci allait avoir sur son avenir. Elle avait, en outre, pu se consacrer pleinement à une activité qu’elle aimait, sans pour autant avoir l’esprit pollué par une foule de travail et de révisions. Tout son entourage connaissait sa passion pour la cuisine et lui demandait souvent de l’aide pour les occasions spéciales. De son point de vue, la cuisine était bien plus qu’un vulgaire moyen de satisfaire ses besoins, mais aussi un moyen de se faire plaisir et surtout de faire plaisir aux personnes qu’elle aimait.

    Elle ne connaissait pas de meilleure sensation que celle de voir une personne aimer ce qu’elle avait confectionné de ses propres mains pour elle. En soi, cuisiner était devenu pour elle un moyen de montrer aux personnes qu’elle appréciait à quel point elles lui étaient chères. C’est pour cette raison qu’elle croisa les doigts lorsque sa mère dépassa le portail et se gara dans l’allée de sa tante.

    Quelle ne fut pas la surprise de Nora lorsque son frère aîné vint lui ouvrir la porte. Devant son air interrogateur, il lui expliqua qu’il avait pu se libérer pour l’anniversaire de leur grand-mère et qu’il repartirait le lendemain.

    Nora était sincèrement heureuse de le revoir. Cela faisait longtemps qu’il ne revenait plus à la maison le week end car le trajet était trop long et fatigant pour lui. A son grand soulagement, il  n’était qu’environ dix-huit heures et la plupart des invités n’étaient pas encore arrivée.  Après avoir rangé le gâteau dans la cuisine de sa tante, ils purent donc discuter à leur aise dans le salon. Son frère avait trouvé des études qui lui plaisaient et Nora était heureuse pour lui. Elle évita cependant de lui parler de ses propres études ; elle en avait encore trop honte. Sa vie, quant à lui, semblait passionnante. Il avait beaucoup plus d’autonomie depuis qu’il vivait par lui-même et il semblait beaucoup plus mûr. Inconsciemment, elle enviait sa vie stable et épanouie, en comparaison avec sa situation bancale et désagréable.

    Peu à peu, le salon se remplit. Elle fut une nouvelle fois présentée à des cousins et des cousines qu’elle savait ne pas revoir de nouveau avant un certain temps. La reine de la fête arriva elle aussi. Elle embrassa ses petits-enfants et tous passèrent à table. Le dîner était succulent ; leur tante avait fait un effort pour faire plaisir à tous ses invités et ils passèrent un agréable moment. Nora s’arrangea pour parler presque exclusivement à son frère afin d’éviter les questions gênantes auxquelles elle n’avait pas de réponse à apporter. L’heure du dessert arriva et Nora commença à se tordre les doigts. Elle avait peur de ne pas avoir réussi sa recette et de décevoir tous ces gens.

    -          T’inquiète pas, je suis sure que c’est très bon, lui assura son frère, assis à côté d’elle.

    Elle sourit. Il fallait qu’elle cesse de se faire du souci. Dans le pire des cas, elle aurait raté sa recette, tout le monde rigolerait et ils garderaient un souvenir hilarant de cette soirée. Rien de très grave, en somme.

    Heureusement, son gâteau fut apprécié par tous les invités à l’exception de certains de ses petits cousins et cousines qui n’aimaient pas le café. Ils chantèrent et Nora se dit que sa grand-mère avait bien de la chance d’être malentendante.

     

    Après le dîner, certains des invités allumèrent la télévision tandis que d’autres sortirent des jeux de société. Dans le salon, Nora, son frère et sa grand-mère étaient assis sur le canapé, à côté de ses petits cousins qui se livraient à une partie d’échecs. Sa grand-mère félicita Nora pour son dessert.

    -          Je t’avais dit qu’il aurait du succès, lança son frère avec un large sourire.

    -          Prends confiance en toi-même ! renchérit leur aîné en lui donnant une tape sur la jambe. Sinon, tu es toujours avec tes études d’histoire ?

    Sa petite fille confirma.

    -          Et ça se passe bien ?

    Bien que Nora se fût attendue à cette question, elle ne savait toujours que répondre.

    -          Eh bien… commença-t-elle, gênée.

    -          C’est pas du jeu ! s’écria son cousin.

    Celui-ci, en pleine partie contre son frère aîné, venait de se trouver en échec. Son adversaire, de cinq ans son aîné, était en effet sur le point de s’emparer de son roi. Le cadet, mécontente de s’être fait prendre au piège, le suppliait de recommencer.

    -          C’est fini, déclara le frère de Nora en croisant les bras.

    -          Pas sûr, répliqua leur grand-mère. Etre en échec ne signifie pas la fin de la partie. C’est bien pour cela que le joueur qui mène la partie est obligé de prévenir son adversaire qu’il menace son roi ; pour le faire réagir, pour lui donner une chance de trouver une autre stratégie et de reprendre la partie. Lorsqu’on est jeune est expérimenté, c’est normal de se faire avoir, de faire des erreurs d’inattention et de se trouver rapidement en situation d’échec. Néanmoins, on peut toujours trouver le moyen de prendre un autre chemin ou de devenir plus fort sans avoir à abandonner la partie et en commencer une autre. Avoir conscience de sa situation d’échec est nécessaire pour pouvoir repartir de plus belle. Et… qui dit que l’on ne peut pas se faire aider ? ajouta-t-elle en leur faisant un clin d’œil.

    Joignant le geste à la parole, elle se rapprocha de l’échiquier et proposa son aide au cadet des deux frères. Bien que peu convaincu au premier abord, il accepta finalement ce secours inattendu.

     

    La soirée se termina par le mécontentement du frère aîné qui, peu ravi de s’être fait battre par un enfant de huit ans et une sexagénaire, réclamait une nouvelle partie pour prendre sa revanche.


    votre commentaire
  • Voici donc le premier chapitre, très court et qui ne sert réellement que d'introduction pour placer l'histoire dans son contexte... Cela dit, je pense que le second chapitre le compense assez en longueur ;)

    Bonne lecture !

     

    Chapitre premier

    La salade de pates

    -          Ouah ! Ça a l’air trop bon ! s’exclama Ornella.

    -          N’y pense même pas, répliqua Nora d’un ton catégorique.

    La dénommée Ornella soupira et se rassit, résignée.

    -          T’es vraiment pas partageuse, lança-t-elle en faisant mine de bouder.

    -          Je serai partageuse le jour où ce sera à double sens… répondit Nora sur le même ton. Je suis pas un placard gratuit.

    -          Mais c’est qu’elle est de mauvais poil aujourd’hui ! s’exclama Clément avec son sourire habituellement agaçant. Ne t’en fais pas Ornella… A tous les coups, ça doit être infecte et elle ne veut pas que tu saches qu’elle cuisine comme un pied !

    Nora lui décocha un coup de pied qui le dissuada de continuer son explication.

    -          Faites ce que vous voulez, j’en ai rien à faire, déclara-t-elle en se levant.

    Elle quitta la cour en laissant son bol de salade sur le banc à la place qu’elle occupait quelques secondes auparavant.

     

    Avec rage, elle claqua la porte de la cabine et la verrouilla. Elle ferma les yeux. C’était pathétique d’en être arrivée à devoir s’enfermer dans les toilettes pour pouvoir respirer un peu, pensait-elle. Pourtant, elle n’avait pas le choix. La semaine avait déjà mal commencé et, à son grand malheur, cette série de déceptions ne faisait que se poursuivre. Il lui restait encore une après-midi d’épreuves à passer et ce serait terminé. Pour autant, elle ne se sentait pas soulagée, au contraire. Tout (ou presque) était allé de travers depuis quelques mois. Elle suivait moins en cours, avait du mal à revoir toutes ses prises de notes, avait perdu goût à ses études… Et la série noire s’étendait à la maison ; sa sœur, soucieuse d’avoir son bac, avait désormais séparé son temps entre ses études et ses amies et son frère aîné les avait quittés en début d’année pour son premier appartement. Elle-même rentrait le soir et s’enfermait dans sa chambre pour travailler, si bien qu’elle ne voyait sa mère et sa sœur que pendant le dîner.

    Elle se laissa glisser jusqu’au sol et repensa à tout ce qui s’était produit depuis quelques jours. Elle avait stressé avant la venue de ces examens, mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle avait ressenti pendant la première épreuve… Et celles qui avaient suivies. En effet, il lui était devenu difficile de réviser des matières qui ne la captivaient plus pendant des heures et elle n’aimait plus assez ce qu’elle étudiait pour intégrer le monceau d’informations qu’il fallait pour ses examens. Et cela s’en ressentirait certainement sur ses résultats…

    Elle soupira et sentit des larmes commencer à couler sur ses joues pour atterrir sur ses genoux. Elle en avait réellement assez et attendait avec impatience la fin de la journée, fin de la semaine ; la fin de ces fichues épreuves.

    Elle entendit la voix d’Ornella de l’autre côté de la porte.

    -          Eh, Nora, ça va ?

    Elle ne voulut pas répondre ; il fallait qu’elle se calme avant.

    -          Nora, ça ne va pas ? reprit Ornella.

    Elle souhaitait juste être tranquille et, même dans un endroit aussi intime, on ne lui accordait pas ce droit. Elle essuya son visage d'un revers de la main, se leva et ouvrit la porte de sa cabine. Ornella se tenait devant la porte d’une autre cabine à laquelle elle était en train de toquer frénétiquement. Elle se retourna en sursautant.

    -          Eh ! s’écria-t-elle d’un air de reproche. J’étais persuadée que tu étais ici…

    -          C’est pas ma faute ! répliqua Nora en puisant dans toutes les forces qui lui restaient pour imiter un sourire naturel.

    Sans plus attendre, elles quittèrent les toilettes avant que la fille à qui s’était adressée Ornella pendant tout ce temps ne sorte. A l’extérieur, elle réalisa que tous les autres l’attendaient.

    -          Eh, Nora, lança Clément d’un air gêné, c’était une blague tu sais…

    Elle le fixa quelques instants puis répondit :

    -          Je m’en doutais… Mais je suis fatiguée, c’est tout, ajouta-t-elle pour se justifier.

    Il sourit.

    -          En tout cas, c’est vrai que c’était très bon !

    Le sourire de la jeune fille se décomposa.

    -          Tu as goûté !? s’exclama-t-elle au bout de quelques secondes.

    La pause midi reprit ainsi dans l’hilarité générale, permettant à la jeune fille d’oublier momentanément ce qui la tracassait depuis plus d’un mois déjà. Cependant, elle fut bien vite écourtée par l’arrivée du second examen de la journée qui clôturait cette période si stressante.

    -          Allez, c’est parti pour la dernière, lança Andréa une fois devant la salle.

    Nora inspira profondément et entra dans la salle sans grande conviction. « Vivement ce soir », pensa-t-elle. A moins qu’elle ne l’ait dit à haute voix ?

     

     


    1 commentaire
  • Me voici de retour pour une nouvelle écrite à l'approche d'Halloween ! :)

    Bon, j'avoue ne pas savoir jusqu'à combien de mots à peu près on peut qualifier un texte de "nouvelle", puisque celui-ci est assez long... Mais bon, c'était pour la bonne cause ! (^.^) Je suis pas satisfaite de tout... Mais bon !

    Bonne lecture ! :D (message à Yuna : j'ai lu ce que tu m'as envoyé ^^ On en parle tout à l'heure)

     

    De l’autre côté du pont

    -        -  J’arrive toujours pas à croire qu’elle ait invité Mégane ! s’exclama Océane.

    -          Moi non plus… Mais je pense qu’elle voulait que tout le monde passe un bon moment agréable, peu importe si on ne s’entend pas toutes à merveille. Ça se comprend, vu ce qui s’est passé récemment…

    -         - C’est clair… Tout le monde ne s’est pas totalement remis de ce qu’a fait Clara.

    Elle ne répondit pas. Elle-même avait encore du mal à se faire à l’absence de la jeune fille.

    -         - Dis, Naya, tu ne t’es jamais demandé pourquoi elle a fait ça ?

    -          - Eh bien, je… commença cette dernière.

    -         - Naya, intervint sa mère en passant sa tête dans l’embrasure de la porte. J’aimerais que tu m’aides pour quelques petites choses avant d’aller chez ton amie.

    -        - Oui, maman ! répondit la concernée. J’arrive tout de suite. Océane, je dois te laisser, à ce soir ! lança-t-elle avant de raccrocher et de suivre sa mère au rez-de-chaussée.

    Tout en accomplissant ses corvées, elle réfléchit à ce qu’elle s’était apprêtée à dire à Océane. En effet, rien n’avait laissé présager à personne de leur classe que Clara se sentait si mal intérieurement. Sinon, pourquoi aurait-elle commis un acte si irréparable ? Elle avait mis plusieurs jours à digérer la nouvelle de son décès, ou plutôt son suicide. Après quelques temps dans une totale incompréhension, la culpabilité de ne pas avoir détecté plus tôt le mal-être de la jeune fille avait commencé à la ronger. Certes, elles se connaissaient depuis peu en réalité, mais cela ne les avaient pas empêchées de développer une complicité qui aurait dû lui permettre de se rendre compte que quelque chose n’allait pas. Et pourtant, elle n’avait rien vu, rien pressenti, rien fait. Son manque d’attention et son inaction la dégoûtaient. Cela faisait à présent plusieurs semaines que son sommeil était agité ; elle rêvait du fantôme de Clara venant la hanter et lui réclamer des comptes pour ne pas lui être venue en aide lorsqu’elle en avait besoin.

    Le soir-même avait lieu une pyjama party chez Julie, une fille de leur classe qui avait tenu à inviter toutes les autres de la seconde B afin de « passer un moment agréable entre filles »… Naya soupçonnait que Julie avait surtout compris qu’avec ce qui s’était produit, il était plus que jamais le moment de renforcer la cohésion au sein de leur classe.

    A dix-neuf heures tout pile, la mère d’Océane se gara devant son portail. Elle monta chercher son sac de couchage et retourna au rez-de-chaussée où sa mère l’attendait.

    -        - Ne fais pas de bêtise ! lui intima-t-elle avant de l’embrasser.

    -         - C’est promis ! répliqua Naya sur le même ton.

    -         - Appelle-moi demain quand je dois venir te chercher ! lui cria sa mère alors qu’elle montait dans la voiture d’Océane.

    Naya hocha la tête et claqua la portière. Sur le chemin de la maison de Julie, Naya entreprit de mettre un bracelet qu’elle n’avait pas eu le temps d’enfiler. Malheureusement, la chaine cassa alors qu’elle essayait de fermer le bracelet. Elle jura entre ses dents et fourra le bijou dans sa poche.

    -         - Alors, les filles, prêtes à vous éclater ? lança la mère d’Océane.

    -         - Maman, répliqua Océane d’un air blasé, c’est juste une pyjama party.

    -       -  Oui, mais une pyjama party le soir d’Halloween ! se défendit sa mère. C’est tout de même plus cool, tu ne trouves pas ? Alors, vous avez opté pour le spiritisme ou les films d’horreur ?

    -         - Maman ! s’exclama Océane en sursautant. Arrête… Tu sais que j’aime pas ce genre de trucs…

    Océane semblait à présent anxieuse. Naya sourit en repensant à la seule fois où elle avait essayé de regarder un film d’horreur avec elle ; la pauvre Océane avait passé la nuit cramponnée à sa couette, incapable de fermer l’œil et le teint encore plus blafard que le fantôme du film qui l’avait tant terrorisée… Sa mère qui, à l’instant présent, semblait aussi excitée que si c’était elle qui se rendait à cette soirée, offrait un contraste presque comique avec sa fille. Celle-ci essayait de la calmer mais elle ne cessa de s’exalter jusqu’à ce qu’elles soient arrivées à proximité de la maison de Julie. Elle s’arrêta à l’entrée de l’impasse où habitait la lycéenne.

    -       -  Pfiou ! s’exclama-t-elle. Ma vieille voiture ne va pas supporter la montée. Je vous dépose ici, si ça ne vous dérange pas. Amusez-vous bien !

    Elles acquiescèrent puis descendirent de la voiture. En effet, elles étaient en bas d’une allée en pente abrupte qui serpentait. Pendant que la mère d’Océane s’éloignait d’elles, les deux jeunes filles entamèrent la montée menant à la maison de Julie.

    -        - Je suis sure que Mégane va venir avec Ophélie, lança Océane.

    Naya acquiesça en signe d’approbation.

    -         - Je trouve que c’est bizarre qu’elles soient devenues si proches récemment, pas toi ?

    -       -  Moi aussi, ajouta Naya. Avant, Mégane traitait plutôt Ophélie comme son chien. Et elle, elle faisait tout ce que lui disait Mégane. C’est vraiment étrange qu’aujourd’hui elles se promènent bras-dessus, bras-dessous, comme si elles étaient nées ensembles !

    -        - Peut-être que Mégane a décidé d’arrêter de la traiter comme sa domestique, suggéra Océane.

    Naya ne répondit pas. Elle doutait fort de cette explication. Une personne comme Mégane ne changeait pas d’attitude comme ça du jour au lendemain…

    Elles remarquèrent tout de suite la maison de Julie ; c’était la plus décorée de tout le quartier. De l’extérieur, elle paraissait spacieuse, prête à accueillir une quinzaine de filles.

    -        - Elle n’a vraiment pas lésiné sur la déco, lança Océane. Ça donne la chair de poule, tu ne trouves pas ?

    -        - Bof, répondit Naya sans conviction.

    Julie les rejoignit à l’extérieur.

    -        - Coucou les filles ! s’exclama-t-elle. Vous êtes parmi les premières…

    Elle les invita à rentrer. A l’intérieur, la maison était encore plus décorée qu’à l’extérieur. Naya faisait sans cesse attention à ne pas se prendre les pieds dans les toiles d’araignées en coton et les insectes en plastique.

    -       -  Tout n’est pas totalement prêt mais c’est presque fini. Ça ne vous dérange pas qu’on dorme au rez-de-chaussée ? Il y a plus de place dans le salon que dans ma chambre…

    En effet, le salon était très spacieux et pouvait accueillir toutes les filles invitées, pour peu qu’elles se serrent un peu. Certaines d’entre elles étaient déjà là et avaient déjà installé leurs affaires.

    -        - Vous pouvez poser vos sacs, déclara Julie en souriant. J’espère qu’on va passer une soirée géniale !

    -        - Moi aussi ! s’exclama Magaly. J’ai ramené quelques films si tu n’en avais pas prévu…

    -         - Ah non ! s’écria Océane. Tout le monde sait que tu es fan de Saw. Je ne suis pas venue ici pour vomir mes tripes !

    -         - On se calme ! intervint Julie d’un air gêné. De toute façon, c’est gentil mais j’ai déjà prévu le programme de la soirée…

    Elle retourna à la cuisine dans laquelle le repas n’était pas encore prêt.

    -        - Au moins, j’aurais essayé… marmonna Magaly en rangeant ses Dvd aux couvertures maculées de sang dans son sac.

    -        - Ne t’en fais pas, la consola Elise, une de ses amies. Je suis sure qu’on va très bien s’amuser sans tes films d’horreur…

    -     - Tout de même, intervint Océane qui s’était tue depuis sa réaction pour le moins excessive au vu des films de Magaly, Halloween est une fête un peu oubliée de nos jours, c’est étrange que Julie soit autant à fond dedans…

    -        -  Julie aime bien cette fête, lança une voix émanant du couloir.

    Les filles se retournèrent à l’unisson. Une personne entra dans le salon ; celle-ci, qui selon toute vraisemblance était une fille, portait une robe noire et un chapeau de la même couleur. Pas un classique chapeau pointu, pour l’évènement du jour, mais une sorte de chapeau melon en velours surmonté d’une rose rouge. Du reste, on arrivait difficilement à la voir comme une personne : elle avait les yeux injectés de sang et c’était comme si un filet rouge coulait de ses sourcils. Elle avait le teint étonnamment pâle et des marques se suivaient sur ses bras comme si elle les avait tailladés avec un couteau et les avait laissés cicatriser. Ses collants troués et effilés à certains endroits laissaient entrevoir des trainées rouges sur ses jambes. Naya réprima un haut le cœur devant cette scène.

    -        - Stella, qu’est-ce que tu fais encore là ? demanda Julie en faisant irruption dans la pièce à son tour.

    Sa voix était marquée par l’agacement.

    -        - Tu ne dois pas être à ta soirée ? reprit-elle en levant les yeux au ciel.

    -       -  J’y vais, justement, répliqua la dénommée Stella en réajustant son chapeau. Amusez-vous bien, les filles ! lança-t-elle en faisant un clin d’œil à Naya et aux autres. J’espère que vous aimerez la séance !

    Sans un mot de plus, elle s’éclipsa, laissant le petit groupe de filles étonnées.

    -        - C’était ma sœur, les informa Julie en répondant aux interrogations muettes de ses invitées. Elle va à une soirée déguisée sur le thème d’Halloween.

    Les préparatifs pour leur pyjama party étaient loin d’être terminés. Naya se proposa d’aider Julie à la cuisine tandis que les autres finissaient de préparer le salon, censé accueillir une quinzaine de filles surexcitées.

    -        - Je n’aurais jamais pensé que prévoir à manger pour toutes les filles de la classe serait si long et embêtant ! s’exclama Julie. C’est gentil de ta part de m’aider… ajouta-t-elle en souriant. Une chance que mes parents et ma sœur nous aient laissé la maison pour la journée.

    -        - C’est vrai que tu m’as l’air un peu branchée Halloween, murmura Naya.

    -        - C’est pas faux, admit Julie avec un sourire. J’aime bien cette fête, même si elle a perdu de l’ampleur ces dernières années… Dis, Naya ?

    -         - Oui ?

    -        - Je peux te confier quelque chose ? chuchota Julie.

    Naya acquiesça en silence.

    -        - J’ai prévu une petite expérience cette soirée…

    La brune se raidit ; qu’avait bien pu prévoir Julie pour être si gênée de la mettre dans la confidence ? Elle n’osait y penser…

    -        - Je sais que tu te sens mal à propos de Clara, déclara-t-elle d’un seul coup. Tu n’es pas la seule, à vrai dire… Elle est partie d’une telle façon… Je n’arrive toujours pas à y croire. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je pensais qu’on… enfin tu vois…

    -         - Viens-en au fait, coupa Naya.

    Elle s’était mise à serrer la cuillère avec laquelle elle mélangeait la sauce pour les chips si fort que les jointures de ses doigts avaient blanchi.

    -        - J’aimerais essayer de communiquer avec Clara, déclara calmement mais fermement Julie.

    Le saladier s’écrasa au sol avec fracas. Naya s’excusa et se baissa pour nettoyer le carrelage. Julie était restée silencieuse, consciente du choc de Naya.

    -        - Naya, je… finit-elle par dire.

    -        - Tu es vraiment sérieuse ? la coupa la jeune fille.

    Elle se redressa et fit face à Julie.

    -        - Eh bien… je… balbutia celle-ci.

    -        - Tu ne trouves pas que c’est assez horrible comme ça ?!

    La phrase avait fusé naturellement et était empreinte de colère.

    -        - Naya, ne t’énerve pas…

    -        - Comment peux-tu dire ça ?! s’écria la jeune fille.

    Les larmes lui montaient déjà aux yeux.

    -        - J’ai mis énormément de temps à surmonter la mort de Clara… Je ne m’en suis même pas encore remise… Comment peux-tu nous faire ça à toutes ?!

    -      - Naya, écoute moi… se défendit Julie. Ce n’était pas pour augmenter ta douleur. J’aimerais tellement demander pardon à Clara… M’excuser pour ne pas avoir vu à quel point elle avait dû se sentir mal pour en arriver à ce point.

    Elle prit les mains de Naya entre les siennes.

    -       - Naya, tu n’es pas la seule à te sentir coupable, lui assura-t-elle. J’espère que cette séance nous permettra à toutes de passer à autre chose… Regarde.

    Elle ouvrit un des tiroirs du meuble central de la pièce et en sortit un carnet usé, fermé par un cadenas.

    -        - Qu’est-ce que c’est ? se hasarda Naya.

    -        - Le journal intime de Clara, répondit Julie. Je l’ai trouvé en débarrassant son casier. Je ne l’ai pas lu, ajouta-t-elle après une courte pause. J’ai l’intention de le lire ce soir devant vous toutes.

    Elle rangea le journal dans le tiroir duquel elle l’avait sorti quelques secondes auparavant.

    -         - Mais… tenta Naya, ce n’est pas un peu indiscret ? Je veux dire… C’est quand même son journal intime.

    Julie esquissa un sourire gêné.

    -         - Dis, Naya, tu n’as jamais voulu savoir ce qui a bien pu pousser Clara à commettre un tel acte ?

    Julie marquait un point, mais Naya ne pouvait toujours pas se résoudre à fouiller si impunément dans l’intimité de la défunte. Le fil de sa pensée fut interrompu par la sonnette de la porte d’entrée.

    -        - Mégane et Ophélie sont arrivées ! s’écria Océane en faisant intrusion dans la pièce. Je te l’avais dit, ajouta-t-elle à l’adresse de Naya.

    Les trois filles rejoignirent les deux arrivantes au salon où elles étaient déjà en train d’installer leurs affaires.

    -      - Regarde Mégane, chuchota Océane à l’oreille de Naya. Ces dernières semaines, elle fait vraiment peu d’efforts question style…

    Même si Naya portait peu d’attention aux vêtements et à l’apparence des autres, elle devait avouer que Mégane, une fille qui portait énormément d’attention à son apparence physique, s’était énormément laissée aller ces dernières semaines. Elle allait au lycée sans se coiffer, portait les mêmes vêtements trois jours d’affilée et ne se maquillait plus. Bien qu’elle ne la portât pas dans son cœur, Naya se sentait un peu mal de la voir ainsi.

    Les tâches furent réparties entre les filles à mesure qu’elles arrivaient. Vers dix-neuf heures, toutes les invitées étaient arrivées.

    -        - Que diriez-vous d’un petit en-cas ? proposa Julie en entrant dans le salon, les bras encombrés de bouteilles de jus de fruit.

    La proposition eut beaucoup de succès chez les lycéennes qui ne refusèrent pas la pause qu’on leur accordait. Alors que les discussions battaient leur plein, Julie se racla la gorge et réclama de l’attention.

    -         - Je vous ai toutes invitées pour que nous passions une superbe soirée, commença-t-elle, mais je voulais également vous faire part d’une… découverte.

    Elle marqua une pause.

    -        - Qu’est-ce que… se hasarda une fille.

    -        - J’ai trouvé le journal intime de Clara, coupa Julie.

    Le silence qui s’en suivit fut pesant. Certaines filles écarquillaient les yeux en fixant Julie avec incrédulité tandis que d’autres échangeaient entre elles des regards apeurés.

    -         - Tu… Tu l’as ouvert ? finit par demander Magaly au bout d’une trentaine de secondes.

    Julie remua la tête en signe de dénégation.

    -     - Je sais que vous pouvez trouver ça indiscret, mais j’aurais aimé que nous essayions de savoir ce soir les raisons pour lesquelles Clara en est arrivée là. Je pensais qu’après on pourrait lui demander pardon de façon plus correcte.

    -         - Lui demander pardon ? intervint Elise. Comment tu veux qu’on lui demande pardon ? Elle est…

    Elle s’interrompit brutalement, bouche bée.

    -         - Non, tu n’es pas sérieuse ?! s’écria soudainement Ophélie.

    Elle semblait terrorisée.

    -        - J’ai déjà assisté à ce genre d’expériences avec ma sœur, expliqua Julie. On peut tout de même essayer, je suis sure qu’on se sentira mieux après ça…

    -        - Parle pour toi ! intervint Mégane avec une moue méprisante.

    Toutes se tournèrent vers elle.

    -       -  Tu te sens peut-être coupable de je-ne-sais-quoi, mais ce n’est pas le cas de tout le monde, continua-t-elle sur le même ton. Tu pourrais ne pas nous imposer ça à toutes.

    Ponctuant sa phrase d’un haussement de sourcil méprisant, elle se leva et quitta la pièce, suivie de près par Ophélie.

    -        - Je suis désolée, déclara Julie quelques instants plus tard. J’aurais dû mieux y réfléchir… Je vais…

    -        - Moi, j’ai envie de le faire, coupa Elise.

    Elle avait les larmes aux yeux.

    -      -  Depuis cet incident, je n’ai pas arrêté de me demander pourquoi elle avait fait ça. Tout avait l’air de bien se passer. Cela allait bientôt être son anniversaire et nous avions pleins de projets… Je… Je veux savoir ce qui s’est passé. Ce qui se passait… Pendant que je ne voyais rien…

    -          De grosses larmes roulaient à présent le long de ses joues et s’écrasaient sur le sol du salon.

    Magaly lui prit la main.

    -         - C’est d’accord, concéda-t-elle. On va lire ce journal… Et tu verras que ce n’était pas ta faute, que tu n’y es pour rien…

    -        -  Très bien, déclara Julie alors qu’Elise commençait à sécher ses larmes. On va se servir à manger et j’essaierai de trouver de quoi ouvrir le cadenas du journal de Clara.

    -         - Et Mégane et Ophélie ? demanda Océane.

    -          - Je vais les chercher, lança Naya en se levant.

    Elle joignit le geste à la parole et sortit de la pièce. Du couloir, elle entendit des chuchotements émanant du premier étage et commença à monter les escaliers sur la pointe des pieds.

    -         - Et si elle avait noté quelque chose à propos de ça ? demanda une fois effrayée.

    -         - Ne sois pas ridicule, répliqua une autre. C’était un accident. C’est arrivé sur le coup. Elle n’a pas pu écrire quoi que ce soit à ce sujet dans son journal.

    -         - Tout ça c’est de ta faute ! On n’en serait pas là si tu avais réussi à te contrôler…

    Au fur et à mesure que Naya montait les marches, elle se raidissait. Se pourrait-il qu’elles soient en train de parler de… ?

    Elle entendit un bruit sourd et accéléra sa montée tout en tâchant d’être discrète. Une fois arrivée en haut, elle ne fut pas surprise de découvrir des visages d’Ophélie et de Mégane éclairés par la faible lumière de la lune. Mégane avait plaqué Ophélie contre le mur et la maintenait dans cette position avec ses deux bras.

    -         - Dis donc, lança-t-elle à l’intention de sa captive, tu deviens bien téméraire à me parler comme ça… Que ce soit clair ; si je plonge, tu plongeras avec moi. Alors tu ferais mieux de m’aider à camoufler cette histoire.

    Elle relâcha la pression de ses bras et Ophélie se dégagea en haletant.

    -         - Tu vas trouver le compteur d’électricité, lui lança Mégane, il me semble l’avoir vu à l’entrée, dans un coin. Je vais tâcher de trouver où est ce journal. Ensuite, tu n’auras qu’à tout éteindre et je profiterai de leur frayeur d’ados écervelées pour aller récupérer ce maudit journal. Et on n’en parlera plus.

    Naya commença à descendre les marches, de peur d’être surprise par les deux filles qui étaient vraisemblablement sur le point de rejoindre les autres au rez-de-chaussée. Elle accéléra le pas en entendant les voix de celles-ci se rapprocher puis, une fois arrivée en bas, se cacha sous les escaliers. La pénombre dans laquelle était plongé le couloir lui permettrait surement de passer inaperçue…

    Elle entendit les pas d’Ophélie et de Mégane se rapprocher puis elle vit leurs ombres passer devant elle et se diriger vers le salon. Son cœur rata un battement et elle se mordit la langue. Elle aurait dû directement s’y rendre aussi ! A présent, son absence allait sembler très suspecte… N’attendant pas une seconde de plus, elle rejoignit à son tour la pièce où étaient réunies toutes les autres invitées.

    Quand elle entra dans la pièce, tous les regards se tournèrent vers elle.

    -         - Que faisais-tu ? demanda innocemment Magaly. Tu es partie les chercher et elles sont revenues avant toi !

    Elle s’esclaffa, inconsciente de la posture inconfortable dans laquelle elle venait de mettre Naya. Celle-ci remarqua que Mégane la foudroyait du regard et commença à se sentir mal à l’aise.

    -         - Je suis partie les chercher, commença-t-elle en essayant de se donner un air assuré, mais je ne les ai pas trouvées. Je me suis dit que vous étiez peut-être sorties et j’ai décidé de revenir.

    Elle conclut sa déclaration d’un petit rire gêné pour essayer de détendre l’atmosphère. Heureusement pour elle, sa tentative fut couronnée de succès et plus personne ne lui posa plus de question sur ce qu’elle avait fait durant son absence.  Elle eut également l’impression que les deux filles qu’elle avait surprises en train de discuter s’étaient détendues en entendant son explication. Cependant, elle n’eut pas le temps de se féliciter de sa courbette que Mégane lança :

    -         - Dis, Julie, concernant le journal dont tu nous as parlé… Ça pourrait être autre chose que son journal intime… Tu es sure de ne pas t’être trompée ?

    -         - Sure et certaine ! répliqua Julie, piquée au vif. J’irai le chercher dans la cuisine tout à l’heure.

    Mégane esquissa un sourire tandis que Naya grimaçait.

    "Voilà, elle a obtenu ce qu’elle voulait", pensa-t-elle amèrement. A présent, il n’y avait plus qu’à attendre la fausse panne de courant et la mystérieuse disparition du journal de Clara… A moins qu’elle ne stoppe tout ça.

    L’idée venait de jaillir dans sa tête. Après tout, elle était au courant du déroulement de leur plan ; elle pouvait donc les empêcher de le concrétiser. Sa décision prise, elle attendit que Mégane donne le signal à Ophélie pour couper le courant, ce qui ne tarda pas à se produire. Alors que la jeune fille se dirigeait vers le couloir, elle s’exclama :

    -         - J’ai perdu mon bracelet ! Je suis sure que je l’avais au poignet en arrivant et à présent je ne l’ai plus !

    - Trop tard ! Ophélie était déjà sortie de la pièce et allait surement les plonger dans le noir d’un instant à l’autre. Qu’à cela ne tienne ; même si son effet de surprise était gâché, elle pouvait toujours s’en servir pour faire diversion.

    -         - Tu es sure que tu l’avais en rentrant ? demanda Julie, quelque peu sceptique.

    -        -  Oui ! s’empressa de répondre Naya. C’était un cadeau de ma grand-mère, ajouta-t-elle pour donner un ton dramatique à son histoire.

    -         - Bon, on  va t’aider à le chercher, déclara Julie.

    Au grand plaisir de Naya, toutes les filles (ou presque) s’empressèrent de proposer leur aide. Certaines commencèrent à fouiller dans le salon tandis que les autres s’engouffrèrent dans le couloir. A cet instant précis, la lumière s’éteignit. Naya ne perdit pas une seconde et s’élança dans le couloir, bousculant une bande de filles paniquées trop occupées à crier pour se rendre compte de la situation. Au passage, elle sortit le bracelet cassé de sa poche et le jeta sur le sol. La maison de Julie était grande mais, heureusement pour elle, elle avait une très bonne mémoire et se rappela le chemin jusqu’à la cuisine sans trop de problème. Elle courut aussi vite qu’elle le put, encore plus vite qu’en cours de sport, et atteignit la cuisine en un temps record. Mais là, impossible de se rappeler dans quel tiroir était rangé le fameux journal. Elle se jeta donc sur le premier tiroir qui se trouva à portée de main et plongea la main dedans. Rien. En tâtonnant, elle fit de même avec trois autres tiroirs. Son cœur battait la chamade et elle suait à grosses gouttes. Et si Mégane faisait irruption dans la pièce à ce moment donné ? Alors qu’elle commençait à paniquer, elle ouvrit un cinquième tiroir et y trouva enfin ce qu’elle cherchait. Elle s’en empara et referma le tiroir d’un coup sec. « Mais que faire à présent ? » se demanda-t-elle. En effet, obnubilée à l’idée de trouver ce journal avant que Mégane ne puisse s’en débarrasser, elle n’avait pas réfléchi à ce qu’elle ferait lorsqu’elle serait en possession du dit journal… Le cacher ? Mais  ? Elle n’eut pas le temps de se poser davantage de question qu’elle se sentit tirée en arrière. Quelqu’un lui avait agrippé le T-shirt et la tira violemment en arrière de sorte qu’elle finit allongée sur le sol de la cuisine avec une douleur aigue au niveau du bassin. La personne qui l’avait mise à terre entreprit de lui arracher le journal des mains. Naya se débattit, mais l’autre personne avait une force surprenante… De désespoir, elle lui décocha un coup de pied et profita que son assaillante recule sous le coup pour se relever et lui foncer dessus, tenant le journal fermement contre sa poitrine. L’autre personne fut projetée par terre à son tour. Elle voulut profiter de ce moment de faiblesse pour sortir de la cuisine mais, en tentant d’enjamber celle qu’elle avait fait tomber, celle-ci lui attrapa la jambe, la faisant tomber à son tour (une seconde fois). Elles se relevèrent à l’unisson et l’autre personne se jeta sur Naya et tenta une nouvelle fois de lui arracher le journal. Celle-ci se redressa autant qu’elle le put et leva le journal au-dessus de sa tête, essayant de le rendre inaccessible. L’autre personne leva ses bras de la même manière et poussa Naya contre le mur. Celle-ci fulminait ; elle était maintenant coincée et elle savait que sa tentative ridicule pour rendre le journal de Clara hors de portée ne porterait aucun fruit. En effet, son adversaire (puisqu’il s’agissait bien d’une lutte) avait eu tôt fait d’attraper le journal et le tirait à présent dans sa direction. De plus, elle faisait peser tout le poids de son corps sur Naya, qui commençait à suffoquer et qui pensait au moins pouvoir compter sur sa force pour retenir le précieux journal au maximum. Malheureusement, elle comprit rapidement qu’elle ne tiendrait pas longtemps ; ses forces commençaient déjà à l’abandonner et elle ne pouvait rien faire pour échapper à Mégane (car elle était sure que c’était elle). Celle-ci avait une force surprenante et que Naya n’avait pas soupçonné jusque-là. Tout à coup, elle sentit quelque chose d’humide atterrir sur son cou. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Se pouvait-il que Mégane… pleurait ? Naya n’eut pas le temps de vérifier cette hypothèse qu’elle reçut un violent coup de poing à l’estomac. Sous le choc, elle relâcha le journal et se plia en deux. Mégane, ayant trop tiré sur le carnet, tomba en arrière. Naya profita de cet instant de liberté pour sortir de la cuisine en courant. Elle était en colère d’avoir ainsi perdu le journal de Clara mais elle craignait que le courant ne soit rétabli pendant qu’elle était encore dans la cuisine avec Mégane. Avec autant de fille, elle ne pouvait pas se débarrasser facilement du journal. En s’éloignant ainsi de la cuisine, elle espérait que Mégane ne découvre pas immédiatement que c’était contre elle qu’elle s’était battue… Et qu’elle aurait plus de temps pour réfléchir à un plan. Elle courut à nouveau dans la maison mais cette fois dans la direction opposée. Elle atteignit en très peu de temps l’entrée du salon où elle avait laissé les autres quelques minutes auparavant. Elle remarqua avec une pointe de moquerie que celles-ci avaient l’air toujours aussi désorientées. Elle sentit quelqu’un lui agripper le bras.

    -         - C’est qui ?! cria la personne.

    Elle reconnut la voix d’Océane.

    -         - C’est… c’est Naya, répondit-elle entre deux respirations.

    Elle haletait. Il fallait qu’elle se calme ou tout serait fichu… Il ne fallait rien laisser transparaître, sinon il ne faudrait que quelques secondes à Mégane pour tout comprendre.

    -         - Naya, tu es toute moite… commença Océane.

    Elle s’arrêta lorsque cette dernière lui pinça sans ménagement le bras.

    -         - Aïe ! Mais qu’est-ce que… s’indigna-t-elle.

    -         - S’il te plaît… coupa Naya en chuchotant. S’il te plaît… Ne dis rien à personne.

    -         - Naya, reprit Océane en chuchotant, on dirait que tu viens de courir un marathon…

    -         - Je sais, je sais… répliqua-t-elle. Mais… Il ne faut pas que les autres le sachent. S’il te plaît, ne dis rien.

    A ce moment donné, la lumière fut à nouveau allumée dans le salon. Le couloir n’était pas très éclairé, mais Naya réussissait à voir le visage d’Océane qui se trouvait près d’elle. Elle arborait une mine très sérieuse.

    -         - Respire, lui ordonna-t-elle fermement. Inspire fort et expire fort. Allez…

    Naya s’exécuta et tenta de réguler sa respiration très irrégulière. Elle devait l’avouer ; Mégane lui avait fait peur… Elle avait une force incroyable pour une jeune fille de son âge et était vraisemblablement prête à l’utiliser pour obtenir ce qu’elle voulait. D’autant plus qu’elle semblait être mêlée à la mort de Clara… Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle cherche tant à récupérer ce journal ? Quelles informations pouvait-il contenir ? Et qu’étaient-ce ces larmes ? Autant de questions sans réponses qui l’empêchaient de se calmer totalement et la plongeaient dans une perplexité totale. Julie revint dans le couloir et y alluma la lumière.

    -        -  C’était juste un problème au niveau du compteur, expliqua-t-elle en souriant. Je ne sais pas comment ça a pu se produire, désolée les filles ! Maintenant, on peut retourner dans le salon…

    Elle s’avança dans le couloir et s’arrêta tout à coup.

    -          - Oh ! s’exclama-t-elle. Naya, ce n’est pas le bracelet que tu cherchais ?

    Elle ramassa le bijou et le tendit à sa propriétaire. Celle-ci ne broncha pas, le regard perdu dans le vide. En vérité, elle était encore sous le choc de la scène qui venait de se dérouler dans la cuisine. Mégane venait d’arriver dans le couloir et, si cela semblait être passé inaperçu aux yeux des autres filles, cela ne l’était pas pour Naya. Elle se demandait si Mégane savait que c’était elle qu’elle avait rencontrée dans la cuisine… Et si elle le savait, qu’allait-elle faire ?

    -         - Naya ? demanda Julie.

    -         - Ne t’inquiète pas, intervint Océane, elle a juste eu peur.

    -         - Peur ? interrogea Julie.

    -     - Oui, assura Océane. Pendant toute cette panne de courant, elle est restée agrippée à mon bras, persuadée que c’était l’œuvre d’un fantôme… Crois-moi, cette fille fait la dure mais quand elle est dans certaines situations, c’est une vraie poule mouillée !

    Naya, spectatrice impuissante de la scène, pensa que cette dernière phrase d’Océane était quelque peu ironique compte tenu de son expérience personnelle en ce qui concernait la peur… Mais elle lui était tout de même reconnaissante de lui avoir fourni un alibi pour tout le temps pendant lequel elle était en réalité dans la cuisine. Ainsi, les soupçons de Mégane ne s’attarderaient pas sur elle… Elle récupéra son bracelet cassé et le remit dans sa poche, puis toutes les filles retournèrent dans le salon. Julie avait prévu de manger et ensuite tester l’expérience de communication avec Clara, mais devant l’insistance d’Elise, elle déclara aller chercher le journal dans la cuisine. Naya grimaça ; qu’allait faire Julie quand elle se rendrait compte que le journal avait disparu ? De plus, si elle révélait qu’il avait été dérobé, Océane, à qui elle n’avait rien expliqué, risquait de penser qu’elle était responsable de la disparition du carnet et de la trahir… Les quelques minutes que prit Julie pour faire l’aller-retour du salon à la cuisine lui semblèrent interminables. Le stress commençait à monter en elle et elle commença à se tordre les doigts pour essayer d’évacuer sa peur. Elle commença à penser à l’implication que pouvaient avoir Mégane et Ophélie dans la mort de Clara. Un accident, avait dit Mégane ? Clara ne s’était donc pas suicidée… Elle serra les poings. Elle ressentait à présent un mélange de colère à l’égard des deux filles mélangé à la peur vis-à-vis de ce dont elle les savait à présent capable. Elle commençait à redouter leur réaction si jamais elles venaient à apprendre qu’elle était au courant de cette histoire quand Julie entra une nouvelle fois dans le salon. Elle avait l’air dépitée.

    -      - Je ne retrouve pas le journal, déclara-t-elle avec une mine préoccupée. Je suis sure qu’il était dans un des tiroirs de la cuisine tout à l’heure mais il a disparu…

    -        -  Je me disais bien que ton histoire était bizarre, lança Mégane. Tu as dû te tromper, voilà tout. Maintenant, tu ferais mieux d’oublier cette histoire et de faire ton deuil correctement.

    Julie la fusilla du regard.

    -         - Tu… Tu es sure que tu ne l’as pas oublié dans ton casier ? demanda Magaly qui sentait la tension entre les deux filles.

    -         - Oui, tu l’as peut-être laissé à l’école, renchérit Elise.

    -         - Peut-être… marmonna Julie, abandonnant toute argumentation.

    Elle releva la tête et fixa Naya. Toutes deux savaient qu’elle ne l’avait oublié nulle part et que le journal se trouvait bien dans la cuisine en début de soirée. Cependant, elles ne pouvaient rien faire.

    -         - Que fait-on, dans ce cas ? demanda Elise.

    -         - On peut toujours essayer de communiquer avec elle… proposa Julie.

    -         - Je suis d’accord, intervint Naya.

    Les autres la regardèrent, interloquées, mais seul le regard pesant de Mégane la gênait. Cette dernière ne devait pas avoir totalement levé ses soupçons sur elle. Elle inspira pour se donner contenance.

    -      - Au début, je n’avais pas spécialement envie de le faire, expliqua-t-elle. Mais Julie a raison ; je veux demander pardon à Clara correctement. Personne n’a vu venir ce qui s’est passé. Pourtant, si Clara s’est suicidée, il doit forcément y avoir une raison, n’est-ce pas ?

    Elle jeta un regard à Mégane. Celle-ci lui envoya un regard assassin que Naya lui rendit. « Au moins, le message est passé cette fois » pensa-t-elle. En effet, la colère qu’elle avait ressentie en repensant à ce qui était arrivé à Clara avait momentanément eu raison d’elle et elle avait eu envie de provoquer Mégane. Elle voulait lui faire savoir qu’elle était au courant et, elle l’espérait, lui faire peur à son tour. Julie, trop contente que son projet ne soit pas totalement tombé à l’eau, accueillit chaleureusement la proposition de Naya.

    Sous les instructions de Julie, les filles se placèrent donc en cercle (ou du moins, tentèrent d’en former un vu la forme de la pièce et le nombre qu’elles étaient). Alors qu’elles se disposaient ainsi, la lumière s’éteignit. Naya sursauta ; cette fois, aucune fille n’était sortie de la pièce…

    -        -  Oh zut ! s’exclama Julie. Il doit vraiment y avoir un problème avec le compteur…

    Refusant de se déplacer une nouvelle fois pour régler ce problème, elle sortit des bougies et les alluma. Naya frissonna ; à présent, elle regrettait d’avoir encouragé une telle expérience. Après avoir allumé une dizaine de petites bougies disposées au milieu de la pièce, Julie s’assit pour fermer le cercle (ou la forme indistincte) dessiné par ses invitées.

    -         - Fermez les yeux, ordonna-t-elle.

    Naya s’exécuta.

    -         - Clara… commença Julie. Clara… Si tu nous entends, viens parmi nous.

    Brusquement, la lumière se ralluma. Toutes sursautèrent. Océane et quelques autres filles crièrent même.

    -         - Qu’est-ce que c’était ?! s’écria Magaly.

    -         - C’est Clara ! s’exclama Océane. Je suis sure que c’est pour nous signifier qu’elle est là !

    Naya n’était pas très convaincue de cette explication mais ne comprenait toujours pas ce qui se passait.

    -         - Ne vous affolez pas, déclara fermement Julie. Clara est notre amie ; nous n’avons donc rien à craindre.

    « Parle pour toi » pensa Naya avec amertume. Elle attendait de voir comment allait se dérouler la suite des évènements, mais il fallait qu’elle tire au clair la responsabilité qu’avaient Mégane et Ophélie concernant la mort de Clara.

    -         - Il faut qu’on continue, reprit Julie.

    Après une courte pause, elle ajouta :

    -         - Clara, si tu es bien là… Il faut que tu saches qu’aucune d’entre nous ne sait pourquoi tu t’es suicidée. Nous avons toutes été choquées et peinées par ce que tu as fait.

    La lumière s’éteignit à nouveau. Cette fois-ci, Naya sauta pour de bon. Se pouvait-il vraiment que Clara… ? Non, ce n’était pas possible… Mais alors, comment expliquer ce qui venait de se passer ? Les filles commençaient à parler entre elles, émettant l’hypothèse que c’était Clara qui, par le biais de la lumière, essayait de communiquer avec elles.

    -         - Clara… essaya de continuer Julie en couvrant les voix des autres. Nous sommes toutes désolées de ne pas avoir pu t’aider.

    La lumière se ralluma. Cette fois, c’en était trop. Naya se leva et se dirigea vers le couloir. A ce moment précis, la lumière s’éteignit à nouveau. Puis elle s’alluma, puis elle s’éteignit, puis elle se ralluma, puis elle s’éteignit une fois de plus. La pièce était à nouveau plongée dans le noir, éclairée par les quelques bougies qui ne suffisaient pas à permettre aux jeunes filles de voir à plus d’une cinquantaine de centimètres devant elle. Naya, elle, s’était bloquée dans son mouvement et attendait de voir si la lumière allait s’allumer à nouveau.

    -        -  Lâche-moi ! cria une fille.

    Toutes se retournèrent vers l’endroit d’où avait jailli ce cri. En effet, Mégane agrippait le bras d’Ophélie qui se débattait pour se libérer.

    -        -  C’est de ta faute si elle est en colère ! cria-t-elle à l’adresse de Mégane. Tout est de ta faute… Tu ne comprends pas ?! Elle ne nous laissera jamais en paix !

    Naya n’arrivait pas bien à distinguer le visage d’Ophélie mais, au son de sa voix, il semblait qu’elle pleurait.

    -          - Qu’est-ce que tu racontes ? demanda la voix d’Elise.

    -         - C’est… c’est pas ma faute, balbutia Ophélie. C’est la sienne.

    -         - Tais-toi ! hurla Mégane.

    La lumière se ralluma. Ophélie se redressa et cria :

    -         - C’est elle qui l’a poussée ! Et elle m’a menacée pour que je me taise !

    Elle avait les yeux gonflés et le visage cramoisi.

    -         - Qu’est-ce… qu’est-ce qu’elle raconte ? demanda Magaly d’un air hébété.

    Mégane se leva à son tour et foudroya Ophélie du regard. Cela n’empêcha pas cette dernière de continuer :

    -         - Je préfère tout avouer maintenant que de passer le reste de ma vie à avoir peur que son fantôme me hante…

    -         - Dis-nous ce qui s’est passé, lui intima durement Julie.

    -         - Cet après-midi-là, nous étions allées nous promener avec Mégane… Elle m’avait demandé d’aller acheter du jus de fruit. Elle m’attendait sur ce pont en dessous duquel on a retrouvé Clara. Quand je suis revenue, je me suis rendue compte que je m’étais trompée de jus. Mégane m’a crié dessus.

    Elle lança un regard accusateur à cette dernière.

    -       -   Clara passait sur ce pont à ce moment donné, continua-t-elle. Je ne sais pas pourquoi elle était là, mais elle nous a entendues. Elle s’est interposée entre Mégane et moi et l’a giflée. Elles se sont battues et au cours de la bataille, Clara est tombée.

    Toutes les filles à l’exception de Mégane et d’Ophélie étaient bouches bée. Ainsi donc, non seulement Clara ne s’était pas suicidée, mais elle était morte à cause de Mégane, et qui plus est pour un jus de fruit.

    -        -  Ce… Ce n’est pas ma faute ! ajouta Ophélie. Après ça, nous somme descendues mais nous n’avons pas vu Clara. Mégane m’a menacée pour que je garde le secret sur ce qui s’était passé. J’avais peur, alors je n’ai rien dit.

    Ces révélations laissèrent sans voix Naya et les autres.

    -         - Arrête de tout mettre sur mon dos ! intervint finalement Mégane. C’était un accident, je ne l’ai pas intentionnellement jetée.

    Elle semblait furieuse mais en même temps apeurée. Naya n’arrivait pas à définir comment elle se sentait.

    -         - Alors… Comme ça, vous saviez que Clara ne s’est pas suicidée et vous l’avez gardé pour vous ? demanda Elise avec colère. Savez-vous à quel point sa famille souffre parce qu’elle ne comprend pas son geste ? Vous avez pensé à ça ?

    -        -  Nous ne sommes qu’en seconde ! répliqua Mégane avec colère. Tu voulais qu’on fiche nos vies en l’air alors qu’elle n’a même pas commencé ?!

    -         - C’est elle qui m’a forcée à garder le secret ! s’écria Ophélie en pointant Mégane du doigt.

    Celle-ci l’attrapa par le col et commença à la secouer.

    -        -  Ça te plait bien, hein, de me mettre tout sur le dos ! s’écria-t-elle. Mais tu sais très bien que Clara et moi n’étions pas les seules à nous battre… En voulant la dégager de moi, tu as participé à la faire tomber… Rappelle-toi. Alors arrête de me faire porter toute la responsabilité ! hurla-t-elle.

    D’un coup, Ophélie la poussa en arrière et Mégane la gifla violemment en retour. Le sang de Naya ne fit qu’un tour. Elle se précipita sur Mégane l’empoigna par le col comme elle l’avait fait avec Ophélie. Elle remarqua que Mégane avait les larmes aux yeux. Cependant, Naya avait accumulé tellement de rage en elle qu’elle laissa tout exploser à cet instant présent. Les deux filles commencèrent à se battre comme elles l’avaient fait dans la cuisine. Autour d’elles, les autres filles essayaient de les retenir ou de s’interposer mais en vain. Naya réussit à attraper Mégane au niveau du cou, ce qui eut pour effet de stopper immédiatement la brune. Naya avait réellement envie de l’étrangler à cet instant précis ; elle était responsable de la mort d’une de ses amies mais ne montrait aucun signe de remords. Au contraire, elle avait menacé une autre fille pour garder secret son méfait…

    A sa grande surprise, des larmes commencèrent à rouler sur les joues de Mégane.

    -         - Vas-y, fais-le, lança-t-elle avec une pointe de défi. Tu en as tellement envie… Après tout, j’ai tué ton amie… Vas-y !

    Elle pleurait réellement. Naya desserra ses doigts autour de la gorge de Mégane et ses mains glissèrent sur les épaules de la jeune fille. Elle se sentit tirée en arrière et atterrit dans les bras d’Océane.

    -         - C’est fini, lui chuchota-t-elle. C’est terminé.

    -         - Je vais appeler la police, déclara Julie.

    -         - Tu vas payer pour ce que tu as fait ! cracha Ophélie à l’adresse de Mégane.

    -        -  Ferme-la ! cria Magaly. Si tu avais un peu plus de respect, tu aurais révélé ce que tu savais bien avant aujourd’hui… Alors fais profil bas.

    Toutes les invitées étaient sous le choc. Comme elle l’avait dit, Julie appela la police qui ne tarda pas à arriver. Ophélie et Mégane furent emmenées et les autres filles furent interrogées plus tard. La mère de Naya vint chercher sa fille ainsi qu’Océane ce soir-là. Naya garda un souvenir très flou de ce qui s’était passé après son altercation avec Mégane dans le salon.

     

    [Une semaine plus tard]

     

    -         - Alors c’était juste un problème de branchement ? s’étonna Magaly.

    -     - Oui, confirma Julie. Les installations électriques dans notre rue sont assez vieilles et il fallait bien qu’elles lâchent à un moment donné…

    -        - C’est fou, lança Océane. Si les installations n’étaient pas mauvaises dans ta rue, nous n’aurions peut-être jamais su ce qui s’était réellement passé.

    Naya jeta un regard autour d’elle et sourit. Elles s’étaient retrouvées ce jour-là sur la tombe de Clara, pour lui « dire au revoir une dernière fois ». Toutes affublées de vêtements sombres, assises à même le sol, pouvaient enfin se sentir en paix. Toutes n’étaient certes pas venues, mais Clara n’avait pas sympathisé avec tout le monde dans la classe. Elle essuya une larme au coin de son œil et déclara :

    -         - Maintenant, au moins, on sait qu’elle ne s’est pas suicidée, que ce n’est pas notre inaction qui a causé sa mort…

    Les autres filles acquiescèrent. Elle soupira. Malgré cela, c’était tellement injuste que son amie soit décédée pour une raison aussi stupide… Julie et les autres filles qui étaient venues se levèrent.

    -         - J’aimerais rester encore un peu, murmura Naya.

    Océane resta avec elle tandis que les autres filles commencèrent à s’en aller. Avant de partir, Julie lui donna un petit carnet usé.

    -         - Tu crois que ça va aller pour Ophélie et Mégane ? demanda Océane après que les autres soient parties.

    Les deux filles avaient été reconnues coupables pour la mort de Clara, mais on ne savait pas encore ce qui allait advenir d’elles.

    -        -  Je ne me suis jamais vraiment entendue avec Mégane, reprit Océane, mais elle n’avait pas tort ; elles sont si jeunes… Et maintenant leur vie est peut-être fichue…

    -         - Je ne pense pas, répliqua Naya. Quand je me suis battue avec Mégane dans la cuisine, je suis sure qu’elle a pleuré. Pareil dans le salon, elle voulait elle-même que je la punisse puisque personne ne l’avait fait avant. Avec du recul, je pense très sincèrement qu’elle n’était pas aussi tranquille à propos de ce qui s’était passé que ce qu’elle voulait nous faire croire.

    -          Maintenant que tu le dis, il semble en plus qu’Ophélie était impliquée dans cet accident…

    -         - Je sais. D’ailleurs, même si ce n’est pas à l’origine la faute d’Ophélie, ça l’a plutôt arrangée de se cacher derrière Mégane, ce qu’elle a toujours fait, plutôt qu’assumer sa part de responsabilité dans cette histoire.

    -          Naya, tu penses vraiment qu’elles vont réussir à s’en remettre toutes les deux ? demanda Océane.

    -         - Je l’espère, murmura Naya. J’espère que si Mégane a l’impression d’être punie pour ce qu’elle a fait, elle pourra repartir de l’avant après ça et passer à autre chose.

    -         - Tu as raison… approuva Océane.

    Elle lui proposa ensuite de rentrer. Elle avait raison, ce mois de novembre était glacial et elle n’était pas obligée de rester devant une tombe pour que ses pensées accompagnent la défunte.

     

    Le soir-même, elle ouvrit le carnet que lui avait donné Julie à la dernière page remplie et en lut le dernier paragraphe.

     

    « Ophélie continue à vivre dans l’ombre de Mégane sans laisser s’exprimer sa propre personnalité. Je trouve ça dommage… Mégane doit surement avoir eu un passé très compliqué pour avoir à ce point besoin d’exercer une domination sur une autre personne. De l’autre côté, Ophélie n’arrive pas non plus à laisser s’exprimer celle qu’elle est… Manque de confiance ? Je ne sais pas, mais je suis sure qu’elles ont besoin de se décrocher l’une de l’autre pour vivre comme des êtres à part entière. »

     

     

    Naya referma le carnet en laissant couler une larme qu’elle espéra être la dernière. « Peut-être qu’après tout, tu les auras aidées au final. » Elle espérait ne pas se tromper.

    FIN

     

    Le petit mot pour la fin... Merci à Candice ! (tu sais pourquoi ^^)


    votre commentaire
  • Secretive : episode 2

    Une fois de plus, tout est dans le titre... Il se passe moins de choses dans cette partie mais j'en avais besoin pour réellement lancer l'intrigue donc bon... Voilà, je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est... Bonne lecture ! :D

    SR

    Episode 2

     

    *Park SR comes in the meeting room; the Assistant Seo is following her.

    When they enter the meeting room, Choi Tae Hoon starts smiling.*

     

    Choi TH: Miss Park, nice to meet you!

    *He stretches his hand out. Park Seo Ra doesn’t shake it.*

     

    Park SR: I’m sorry, Mr. Choi, but I thought of your suggestion and I can’t agree. Hope you find someone to get associate to soon.

     

    Choi TH: W-what?!

     

    *Choi TH and his partner are astonished.*

     

    Choi TH: W-why?!

     

    Park SR: I thought of it and it doesn’t seem right for the company, I’m truly sorry.

     

    Choi TH: Give me a proper reason for your withdrawal!

     

    Park SR: There’s no need to. I’ve already told you that I noticed some things that hinder me from agreeing to your suggestion. You asked me to think of it, right? I did. Now please accept and respect my decision. I’d rather you live now. I’m busy today.

     

    Choi TH: B-but…

     

    Park SR: You want to stay here a little while? Alright. Then I’ll leave by myself. We have a meeting this afternoon. You must have left the place empty at that time.

     

    Lee Tae Won: Hey, don’t you think it’s a bit too much?

     

    Park SR:

                      

    Lee Tae Won: I’m Lee Tae Won. We have been introduced yet, but…

     

    Park SR: There’s no need to, since we won’t see each other anymore.

    *He doesn’t have the time to say anything else and she leaves the room. She goes in her office, followed by the assistant Seo.*

     

    Ass. Seo: P-president Park? What happened?

     

    Park SR: I changed my mind, that’s all.

     

    Ass. Seo: That’s all? Can’t you…?

     

    Park SR: … Schedule of the day?

    *He is astonished. He looks at his notebook.*

     

    Ass. Seo: Um… You have two meetings to plan wedding ceremonies this morning plus five wedding ceremonies this afternoon. Oh, and this morning you must go to our room to settle the last details for this afternoon’s ceremonies.

     

    Park SR: Assistant Seo?

     

    Ass. Seo: Yeah?

     

    Park SR: Once again, I’d rather if you told me what is bothering you…

     

    Ass. Seo: Um… Well… Yesterday you told miss Kim that you would call her back regarding the collaboration with “Tae² design inc.”…

     

    Park SR: (raising her eyebrows) Oh, yeah… I’ll give her a call then.

     

    Ass. Seo: W-what will you tell her?

     

    Park SR: I’ll apologize to her and explain her that we eventually won’t collaborate with this company.

     

    Ass. Seo: Oh, alright.

     

    Park SR: When is the first meeting this morning?

     

    Ass. Seo: Um… (checks his notebook) at 10:30 a.m.

     

    Park SR: (checks her watch) Well… We have enough time to go to the new room we want to rent for the wedding ceremonies…

     

    Ass. Seo: Oh, yes, that sounds good! I’ll go prepare my car

     

    Park SR: Yeah, do so, I’ll go take my bag.

    *She goes in her office and packs her bag. She takes a break and takes a card from her pocket:

    Tae² Design inc.

    Choi Tae Hoon

    Lee Tae Won

    Dream-makers for more than 5 years…”

    She creases the card and throws it in the dustbin. Then she takes her bag and goes in the car park.*

     

    Ass. Seo: Everything is ready, I was waiting for you…

     

    Park SR: Thank you. Let’s hurry, we can’t be late for the meeting.

    *They get in the car and go to the city centre. The Assistant Seo parks in front of the building. A woman gets out of the building.*

     

    The woman: (smiling) President Park! I was waiting for you!

     

    Park SR: Thank you, Miss Go. We came to have a look in the room we plan to rent soon.

     

    Miss Go: Oh! There’s no problem, please follow me…

    *They enter in the building. At the same time, a car parks in front of the building. A well-dressed woman gets out of the car, followed by a man in a suit.*

     

    The woman: Who was it?

     

    The man: Miss Park Seo Ra, owner of the company “Sweetie’s wedding”.

     

    The woman: Oh, I see… So this is the famous Park Seo Ra… (smiles) This is interesting. But, that’s a bit sad at the same time… Look at her… She tries so much to work hard, but at the end she’ll still be eaten by me… She’s struggling like an insect on a spider’s web. I am the spider and here is my dinner.

     

    The man: President…

     

    The woman: Let’s go. We have much to do…

     

    *The setting changes. Park Seo Ra enters her building. MinYoung is waiting for her inside the main entrance.*

     

    Seo Ra: Min Young!

     

    Min Young: (looks confused) Yeah, here I am… Can we talk?

     

    Seo Ra: (smiles) Yeah, please come in.

    *Someone enters suddenly.*

     

    Choi TH: Miss Park! We have to talk!

     

    Seo Ra: (surprised) I don’t think so… I told you everything this morning.

     

    Choi TH: Stop kidding me… You seemed really enthusiastic yesterday, why did you change your mind?

     

    Seo Ra: You want a real proper reason? I don’t want to work with someone who used to deal with the police. You friend Lee Tae Won has been arrested several times when you two were younger, hasn’t he?

     

    Choi TH: Well, that is…

     

    Seo Ra: I’m sorry, but I don’t want to get involved with such people…

     

    Choi TH: But…

     

    Seo Ra: Please don’t try to make me change my mind, that would be a complete waste of time.

     

    Choi TH: If you respect me a little bit, then please answer: can’t you consider my partner as the person he is today? Don’t tell me you never did any mistake in your whole life?!

     

    Seo Ra: Mister Choi, please leave this place already. I have nothing else to tell you.

     

    Choi TH: Uh? *speechless*

     

    *Seo Ra holds Min Young’s arm and goes in the elevator.*

     

    Min Young: Yah! What happened with Mr. Taxi? The day I came here you didn’t seem to hate him that much…

     

    Seo Ra: I know… But things changed a bit. Anyway, let’s talk about that later, ok? What about you? Where did you go last night?

     

    *While talking, they get in Seo Ra’s flat.*

     

    Min Young: Oh, I came to this Ahjussi’s place.

     

    Seo Ra: Ahjussi? Kim Ahjussi?

     

    Min Young: Yeah… He is really nice. I was really upset but he managed to make me calm down and think of it… and I can now understand why you were angry yesterday…

     

    Seo Ra: Never mind. You know I have a bad temper.

     

    Min Young: (weird look) And you don’t like when things aren’t planned, right ?

    Seo Ra: (opens her door) Um, well… Maybe you’re a little bit right but…

     

    Min Young: I knew it! You know, you really have to start living for real. The unexpected is much more exciting than expected…

     

    Seo Ra: Um, I’m not really convinced…

     

    Min Young: You’ll see! I’ll show it to you! (with a big smile)

     

    Seo Ra: No, thank you! I’ve had enough of the unexpected for an entire month!

     

    Min Young: Yah… Stop exaggerating! By the way, I’ll cook you dinner today.

     

    Seo Ra: Really? (sarcastic) When did you become a chef?

     

    Min Young: You know, I’m different than when we were in high school! I’m not this little girl who didn’t even know how to bake a cake anymore… I have been living on my own for several years now…

     

    Seo Ra: Oh, I see… But I still can’t believe that you can cook something edible!

     

    Min Young: Yah! Trust me! (she pushes Seo Ra into the bathroom) Go spend some time on your own and relax!

     

    *The setting changes. Seo Ra is having a bath.*

    // FLASHBACK:

                       Lee Tae Won: Hey! Don’t you think it’s a bit too much?

                       (…)

                       Park Seo Ra: I don’t want to get involved with such people.

                                                                               END_FLASHBACK//

     

    Seo Ra: (sighs) He doesn’t seem to be reminded of me at all…

     

    *The setting changes. Min Young is in the kitchen.*

    //FLASHBACK:

                       Choi TH: Don’t tell me you never did any mistake in your whole life?!

    Seo Ra: Mister Choi, please leave this place already. I have nothing else to tell you.

    Choi TH: Uh?

                                                                               END_FLASHBACK//

     

    Min Young: But… what happened with this Mr. Taxi? Everything sounded great when I arrived there… Um, I must definitely investigate myself… Oh! It burns!

     

    *The setting changes. Min Young and Seo Ra are eating.*

     

    Min Young: So, how does it taste?

     

    Seo Ra: Well… that’s not bad, but… Except here, this is a little bit charred, don’t you think so?

     

    Min Young: What are you talking about? It’s well down, isn’t it?

     

    Seo Ra: I would say overdone… (laughs)

     

    Min Young: Anyway, this Ahjussi was right… A meal is a magic spell that makes you forget about your problems, your arguments…

     

    Seo Ra: (smiles) Yeah, this is Mr. Kim’s credo…

     

    Min Young: Yeah, and it’s quite true. The food’s taste doesn’t change whether you’re happy or sad, so… let’s enjoy the food! Here are some carrots… you love them, right?

     

    Seo Ra:

    *voice in Seo Ra’s head: “These are mine! Don’t try to fool me!”*

    *She begins to cry.*

     

    Min Young: Omo! Hey, are you ok? Was the food that bad?! … Yah! Park Seo Ra! Talk to me… Seo Ra!

     

    *The setting changes. Choi Tae Hoon is in front the door of a flat. He knocks on the door.*

     

    Choi TH: Yah! Tae Won! Open the door.

    *Tae Won opens the door.*

     

    Lee TW: What are you doing here?

     

    Choi TH: Let’s have a talk.

    *He enters the flat.*

     

    Lee TW: Did you manage to settle things with this miss?

     

    Choi TH: (angrily) No, but she told me the reason for her withdrawal.

     

    Lee TW: Oh? And what is it?

     

    Choi TH: You. Or who you used to be.

     

    Lee TW: W-what?

     

    Choi TH: She happened to learn that you’ve been arrested several times and she doesn’t want to work with you.

     

    Lee TW: (looks shocked) R-really? How did she know?!

     

    Choi TH: (angrily) She must have searched on the Internet… But that’s not the point! Really, why did you fight with those guys?! You never told me!

     

    Lee TW: That’s not your business.

     

    Choi TH: Not my business?! We could have become the partners of “Sweetie’s wedding” but because of your past deeds we can’t! And that’s not my business!? Are you kidding me right now?

     

    Lee TW: And what if? Those deeds you’re talking about occurred several years ago… I changed and you perfectly know that! If this miss can’t understand that, then that’s not a great loss!

     

    Choi TH: You really don’t understand!

     

    Lee TW: Uh?

     

    Choi TH: You know our company isn’t running well… We NEED to become miss Park’s partner in order to keep on existing on the market.

     

    Lee TW: W-what? Are you serious? What are we going to do then?

     

    Choi TH: I don’t know! I don’t know what to do either… Aish, so frustrating!

     

    *The setting changes. In Park Seo Ra’s flat, we can see Seo Ra talking about something with Min Young in her bedroom. Min Young looks shocked.

    At the same time, we can see Tae Won and Tae Hoon in their office. They’re working late at night.*

    *Time passes by; it’s the morning now. Seo Ra and Min Young are eating breakfast.*

     

    Min Young: Woaaah! I didn’t know any of that… Why didn’t you tell me before?

     

    Seo Ra: I don’t know… I think I wanted to forget it as soon as possible…

     

    Min Young: I get it… But what will you do from now on?

     

    Seo Ra: (sighs) I don’t know… Now that I refused their offer, I think I won’t see him again so there’s no trouble.

     

    Min Young: But… Don’t you want to talk to him after all this time?

     

    Seo Ra: Maybe, but… I don’t think I’m ready to face him… I’m not brave enough for now…

     

    Min Young: Fighting Seo Ra! Everything will be alright!

     

    Seo Ra: I hope so… Min Young, we must have this microwave repaired as soon as possible.

     

    Min Young: I know! I’ll call a repairer today.

     

    Seo Ra: You better do that… (looks on her watch) Hey, it’s already late… I’ll be off.

    *She gets up and heads for the door but stops.*

     

    Seo Ra: (points a book) What is this?

     

    Min Young: Le comte de Monte Cristo; it’s a guy who becomes rich and takes revenge from all the people who betrayed him… how fascinating!

     

    Seo Ra: Oh…ok.

     

    *The setting changes. Park Seo Ra enters her office. Lee Tae Won is waiting for her inside.*

     

    Seo Ra: W-what are you doing here?!

     

    Lee Tae Won: Excuse me for coming without any appointment but I had no other choice… Tae Hoon told me about the reason for your withdrawal.

     

    Seo Ra: (sits on her chair) Um, yeah. What do you want to tell me then?

     

    Tae Won: Well, I must confess I have made mistakes but… I’ve changed! If you trust me once, I promise you I won’t create trouble for your company…

     

    Seo Ra: You don’t seem to understand… You created your company with your best friend. Of course he can trust you, but I don’t. I don’t know you. I can’t trust your words that easily. You can’t prove me your earnestness so there’s no use for you to come here right now… I won’t change my mind so please…

     

    *He gets up suddenly and bows.*

     

    Lee TW: Please! We absolutely need to collaborate with you. Our company isn’t running well… You are our only chance. Please reconsider your decision!

     

    *He kneels down.*

    Lee TW: Please! I’ll do whatever you ask!

    *Park Seo Ra is astonished.

    // FLASHBACK:

    (scene when she meets Tae Hoon’s company workers)

    Seo Ra: What is this?

     

    Min Young: Le comte de Monte Cristo; it’s a guy who becomes rich and takes revenge from all the people who betrayed him… how fascinating!

    END_FLASHBACK//

     

    Seo Ra: (thoughtful) Um… Maybe I have an idea…

     

    Lee TW: What is it?

     

    Seo Ra: You said you’ll be able to do everything I ask?

     

    Lee TW: Yeah… Unless it is some weird stuff! (scared look)

     

    Seo Ra: N-nothing like that! (sounds uncomfortable) I’ll only ask you some favours!

     

    Lee TW: F-favours?

     

    Seo Ra: Yeah. I’ll accept our two companies being partners only if you become my… assistant.

     

    Lee TW: Assistant? Don’t you already have one?

     

    Seo Ra: I wasn’t talking about that kind of Assistant… I was talking about the kind of assistant whom I can even call at midnight to give some work to do, who will bring me coffee every day, the kind of assistant who will be ready to give up on any pride of him that is left… You get it, right?

     

    *Tae Won looks surprised and doesn’t answer right away… then:*

    Lee TW: You… Are you serious right now?

     

    Seo Ra: Do you really think I am in the funny mood right now?

     

    Lee TW: No, but… How can you ask me to…? O-ok. Since I have no choice… I’ll do anything you ask.

     

    Seo Ra: (smiles) Alright. So you can tell your friends that our companies are now partners!

     

    Tae Won: Yeah… By the way, I guess he shouldn’t know that I’m now your personal maid, right?

     

    Seo Ra: (sounds satisfied) Despite your looks, you’re quite intelligent!

     

    Lee Tae Won: If you say so… then I’m off (he starts to walk away)

     

    Seo Ra: Hey, wait a minute!

     

    Tae Won: (turns around) What?

     

    Seo Ra: Do you have time to do your first errand? (smiles)

     

    *desperate look from Tae Won*

    *The setting changes.*

     

    Min Young: And so he became your own maid? Woaah! You’re so mischievous!

     

    Seo Ra: Don’t be too rude with me… He told me himself he would do anything and it was my way to take revenge.

     

    Min Young: That’s true, but you could have done this in another way… Anyway, I wonder if he’s going to do it until you free him… Hey, when do you plan to stop that?

     

    Seo Ra: Um… I don’t know… Let’s see how he performs as a maid and then I’ll decide when my revenge will be completed.

     

    Min Young: (laughs) Hey! In your memories, was he good at doing the chores or…?

     

    Seo Ra: That’s weird but I don’t remember well… It was a long time ago.

     

    Min Young: And didn’t he recognize you? I know it’s been a while but he could remember your face or some specific behaviour of yours, right?

     

    Seo Ra: I don’t know… You know, he left me without looking back so I think he didn’t care about me at all… Maybe he tried to erase most of the memories he had from me…

     

    Min Young: That’s weird… It’s not as if a girl like you was forgettable! (laughs)

     

    Seo Ra: Yeah, but you know, it was too long ago I think. I recognized him only by his name.

     

    Min young: Yeah, but who says you wouldn’t have recognized him if you had met him the following day as it was initially planned?

     

    Seo Ra: I don’t know… Actually, no one knows and we can’t ever be sure of it, so let’s forget about it for now.

     

    Min Young: You’re right! Let’s see how he’ll be doing for now and then maybe you’ll eventually tell him the truth?

     

    Seo Ra: I’m not sure of it yet…

     

    Min Young: Oh, so annoying… Anyway, fighting!

     

    *The setting changes. Choi Tae Hoon is working on his desk in his office. Lee Tae Won enters.*

     

    Lee Tae Won: (smiles) Guess what?

     

    Choi TH: (sarcastic) You managed to talk with miss Park and she accepted to become our partner.

     

    Lee TW: (surprised) Uh? How did you know?

     

    Choi TH: … I was kidding. (surprised too) You… You really did that?

     

    Lee TW: Why are you so surprised? You thought I couldn’t do it?

     

    Choi TH: That’s not it… But… How did you…?

     

    Lee TW: Never mind. Let’s celebrate this good news.

    *Choi Tae Hoon closes his folder.*

     

    Choi TH: Yeah, let’s do that!

     

    *They get out of the room.

    The setting changes. Seo Ra is in her room, writing on a notebook and doing researches on the Internet.*

     

    *The setting changes. Tae Hoon and Tae Won are in a bar.*

     

    Choi Tae Hoon: That’s true! We are the best businessmen in the world! Let’s celebrate it!

     

    Lee Tae Won: But… Tae Hoon… That sounds a bit weird…

     

    Tae Hoon: What are you talking about?

     

    Tae Won: I’m talking about what this Ahjumma said…

     

    Tae Hoon: Ahjumma? What Ah…? Are you talking about miss Park? She’s not that old you know…

     

    Tae Won: Are you kidding me? She an old witch with wrinkles all over the face…

     

    Tae Hoon: Yah! Lee Tae Won! Be careful! She saved us in a way…

     

    Tae Won: Alright, alright! But, Tae Hoon… promise me you won’t ever fall in love with this nasty girl… If you do, I won’t ever forgive you.

     

    Tae Hoon: Y-yah! What are you talking about? Fall in what? No way!

     

    Tae Won: You better not think of it! By the way, what strikes me is the fact that she knew about me dealing with the police when I was younger…

     

    Tae Hoon: Why? I told you she must have checked on the Internet. She’s so paranoid…

     

    Tae Won: But… The thing is that this information hasn’t been published anywhere, I’m sure of it! No one except you and my mum knows that I’ve been arrested several times.

     

    Tae Hoon: …?! Are you sure?

     

    Tae Won: Of course!

     

    Tae Hoon: Then… Who is she?

     

    “Sometimes things are just unearthed and we have to live with the consequences of what we’ve done in the past.”

     

     

    END_EP2


    votre commentaire

  • Secretive : Episode 1

    Voici donc ma première sortie ... je suis tellement fière ! ~~ Bon, très concrètement, il y a certainement des fautes à certains endroits... J'espère les faire corriger rapidement ! J'aimerais beaucoup avoir les avis de ceux qui s'aventureront jusqu'à lire ceci ; au début, je me suis lancée sans trop de conviction mais maintenant j'en suis à l'épisode 3 (à l'écrit, faut que je remette sur l'ordi après >.<) et finalement j'aime beaucoup cette petite histoire :) Bref, pour ceux que l'anglais ne rebute pas, faites vous votre propre opinionet on verra (^.^)... Pour les autres, je ne sais pas si je le réécrirai en français... Je verrai ! Petite précision : pour comprendre certains trucs, il faut être habitués aux dramas coréens ... ! Je mettrai une petite fiche explicative plus tard ;)

     

    EP 1

     

    *Beginning: showing married couples before the wedding ceremony*

    Off-voice: Every little girl dreams of this day. The one when they’ll choose to share everything with their own prince. In their dreams, they imagine all sorts of things: their dress, their hairstyle, their shoes… all of that is chosen in order to keep the best memory ever of that “one-in-a-lifetime experience”. According to this, I could say I’m the happiest woman in this world because I live this moment several times a day… But not the way most of the people think of…

    *A woman writing on the computer in a flat. She sees the time on a clock*

     

    Woman: Omo! It’s already late!

    *She packs her bag and runs in the street. She arrives near a building and slows down. She enters the building and immediately is followed by a man in a suit.*

     

    The man: Good morning, President Park!

     

    Pr. Park: Good morning, Assistant Seo. Schedule of the day?

     

    Ass. Seo: (talks quickly) Four wedding ceremonies are planned for this afternoon. This morning, Cha Eun Suk and Gil Eun Chae will be taking photos for their wedding “Souvenirs” book. You have a meeting at 2:00 p.m. to discuss the rent of a new room for our company. Mmh… What else…

     

    Pr Park: Assistant Seo.

     

    Ass. Seo: Y-yeah ?

     

    Pr. Park: I’d rather if you told me what is bothering you right now.

     

    Ass. Seo: Oh? What? How did you?

    (severe look from Pr. Park)

                       Well, do you remember Park Min Su and Kim So Young?

     

    //FLASHBACK: A couple fighting. The woman is holding a pair of high heels shoes.

             She: I want to wear them!

             He: Paboya! You know you can’t walk with that kind of shoes! Put them in their right place back!

             They start to pull the shoe from each side. At the end, the shoe drops and come on Pr. Park’s face.

                                                                                         END_FLASHBACK//

     

    Pr. Park: (rubs her face) Yeah… I remember. What again?

     

    Ass. Seo: The thing is… Their wedding is in two weeks but they want to change the wedding dress.

     

    Pr. Park: What? What did you say?... Wait a second, both of them want another dress?

     

    Ass. Seo: No, that’s the problem. Miss Kim decided she didn’t want the dress previously chosen anymore.

     

    Pr Park: (sighs) Where are they right now?

     

    Ass. Seo: I left them in the meeting room…

    *Pr Park turns the head suddenly*

     

    Pr Park: Is there something breakable there?

     

    Ass. Seo: Uh? All the computers and the devices but why…?

     

    Pr Park: If there’s something broken by these two elephants, it will be taken off your salary!

    *They go to the meeting room. One can hear screams from the room. Pr Park opens the door. The two people are only sitting, but they are still having a fight.*

     

    Pr Park: Annyonghaseyo! J 

    *They stop fighting*

     

    The 2: Annyonghaseyo!

     

    Pr Park: I heard you two wanted to change something about the wedding?

     

    Miss Kim: Yeah, I want to wear another dress!

     

    Park Min Su: Yah, So Young…

     

    Miss Kim: I’ve already told you I didn’t want to wear the one chosen by your mother!

     

    Pr Park: M-mother?

     

    Miss Kim: Yeah… His mummy chose herself the dress I have to wear for my wedding. At the beginning, I didn’t say anything because I didn’t want to get on her nerves, but now I decided that I should choose the dress I’ll wear by myself!

     

    Park Min Su: What is so bad about that? I find that dress beautiful, don’t you?

     

    Miss Kim: Are you kidding me? You sure have no taste…! This dress is so old-fashioned that it could be exhibited in a museum!

     

    Park Min Su: H-hey! Be careful! You’re talking about my mum’s taste!

     

    Miss Kim: And so? What will you do? Will you cancel the wedding because I criticised your mother’s taste?!

     

    Park Min Su: (whispers) I’m more likely to cancel everything because of your bad temper…

     

    Pr. Park: Please calm down… I’m sure there’s something we can do to settle everything… How about we go to the clothes shop and try to find a solution?

    *The setting changes.

    The President Park and the couple go in the car park. Park Min Su and Kim So Young go together in Assistant Seo’s car.*

     

    Ass. Seo: (looking at them) President Park… Why does it have to be my car…?

     

    Pr Park: You know that I don’t have a car yet, and moreover, if they break something, I’d rather if it is in your car… By the way, Assistant Seo, instead of thinking of that, you should think about the way we could make Miss Kim change her mind… We already booked the dress and we can’t change our mind two weeks before the wedding. Let’s get in the car before anything occurs…

    *The setting changes.

    The four people enter in a shop and queue at the checkout. Then an employee comes.*

     

    The Employee: What can I do to help you?

     

    Pr Park: I’m the CEO of the company “Sweetie’s wedding”. We booked a wedding dress in your shop for a wedding planned in two weeks.

     

    The Employee: Mmh… Let me check the register.

    *She takes a book from a drawer*

     

    The Employee: Yeah, miss Kim So Young’s dress… You’re lucky; we received it two days ago.

     

    Miss Kim: But…

     

    Pr Park: Can we give it a look please?

     

    The Employee: Yeah, follow me please.

    *She brings them in another room in which other people are trying on clothes for special events. She takes a box and gives it to President Park.*

     

    The Employee: Here is miss Kim So Young’s dress.

     

    Pr. Park: Thank you.

     

    The Employee: You’re welcome. Have a nice moment in our shop!

    *She leaves the room*

     

    Miss Kim: President Park, what is all this about?

     

    Pr. Park: Please try it on. The dress. We’ll see how it looks on you, ok ? J 

     

    Miss Kim: O-ok.

    *She comes in the fitting room with the dress.*

     

    Pr Park: Mr Park?

     

    Park Min Su: Yeah?

     

    Pr Park: I kind of understand miss Kim. You know, the wedding ceremony is a day when everyone wants to keep a good memory of. If the dress doesn’t please her, she will keep a bad memory that she will associate to your mother, and I don’t think that’s something you want to let happen. However, I’ll be honest and I have to tell you that we can’t exchange the dresses right now… So I’ll hope she changes her mind.

    *Kim So Young gets out of the fitting room, wearing the dress.*

     

    Miss Kim: You see, here it’s too long, but the sleeves are too short, and look at this, it’s too… puffed out!

     

    Park Min Su: So Young , please calm down. You look really good in this dress!

     

    Miss Kim: Are you kidding me? Don’t dare lying to me! Be honest, please!

     

    Park Min Su: I-I’m not lying…

     

    Pr. Park: Miss Kim, I’m sure there is a solution…

     

    Miss Kim: What to do? There’s nothing we can do to make this dress beautiful!

    *A guy that was already in the room comes*

     

    The Guy: Excuse me, may I help you? My name is Choi Tae Hoon. Here is my card. I’m the co-owner of the company: “Tae² Design”, which designs and sells clothes for special events, such as wedding ceremonies or parties.

     

    Pr. Park: Mh, thank you Mr. Choi, but what do you think you can do to settle the situation?

     

    Choi Tae Hoon: I personally design clothes, including wedding dress, and I think I can help with this miss’ matter. *he turns around, facing Miss Kim*. Miss, can I suggest you another type of dress?

    *He takes a notebook out of his bag, sits on a chair and starts to draw. Once it’s finished, he shows his drawing to Kim So Young.*

     

    Miss Kim: Omo! It’s so beautiful!

     

    Choi Tae Hoon: Really? Do you think so? Then ok! Please don’t move…

    *He takes scissors out of his bag and starts to cut some parts of the dress*

     

    Miss Kim: Oh? What…?

     

    Pr. Park: What do you think you’re doing? Do you know the cost of this dress?

    *Mr Choi stops*

     

    Choi Tae Hoon: Miss Park, let’s have a deal; if it doesn’t work, I’ll pay myself the dress.

     

    Pr Park: But…

     

    Miss Kim: President Park, let’s see how he’ll do… It can’t really be worse than what it was before…

     

    *Pr. Park sighs. Mr Choi continues what he was doing. He cuts some parts of the sleeves and puts some pins at some places.*

     

    Choi TH: That seems right. I only have to put some lace here… Miss, please look the result in the mirror!

     

    Miss Kim: Omo! It’s so beautiful… Could you sew everything for my wedding?

     

    Park Min Su: (whispers) Our wedding…

     

    Choi TH: Of course! (to Pr. Park, with a smile) Everything is settled now!

     

    Pr. Park: (looks closely at the dress) Yeah… It looks really good on you!… Thank you, Mr Choi.

     

    Choi TH: You’re welcome. By the way, I have something to suggest you, miss Park.

     

    Pr. Park: Assistant Seo.

     

    Ass. Seo: Yeah, miss Park?

     

    Pr. Park: …

     

    Ass. Seo: S-sorry. I meant President Park!

     

    Pr. Park: It’s already almost noon. Please bring Mr Park and Miss Kim back to company office.

     

    Ass. Seo: What about you, President?

     

    Pr. Park: I’ll have lunch outside. How about you join me, Mr Choi?

     

    Choi TH: What a good idea! Let’s have lunch in a place I know…

     

    Pr. Park: Excuse me, but I’ve already chosen where I’ll eat. If you want to talk to me about something, let’s go there together right now or please call my secretary to have an appointment.

     

    Choi TH: (looks confused) That’s ok, I’ll follow you then.

     

    Ass. Seo: President Park, I’ll go with Miss Kim and Mr. Park, let’s meet in front of the meeting room at 1:50 p.m.

     

    Pr. Park: Of course, have a nice lunch!

     

    Ass. Seo: (with a big smile) Thank you, President!

     

    Pr Park: I was talking to Miss Kim and Mr. Park…

     

    Miss K & Mr. Park: Thank you, President!

    *Assistant Seo and the couple leave the room*

     

    Pr. Park: Let’s go, Mr. Choi.

    *He follows her. In the street, they talk*

     

    Choi TH: Miss Park, I wonder… Do you always need to control everything?

     

    Pr. Park: (with a shocked face) Me? Controlling everything?

     

    Choi TH: Yeah, even the restaurant in which we’re going to eat! Don’t you think it’s a bit too much?

     

    Pr. Park: W-what are you talking about? The thing is that I promised the owner that I would come today, that’s all!

    *They keep on walking while Choi Tae Hoon is smiling. They arrive in front of a fast food.*

     

    Choi TH: A fast food?

     

    Pr. Park: Yeah, why? Doesn’t it suit you?

     

    Choi TH: That’s ok, but you don’t look like the kind of person to eat in a fast food.

     

    Pr. Park: You’re really funny, you know? Let’s go in.

    *They go inside the fast food.*

     

    Owner: Seo Ra! What brings you here?

     

    Pr. Park: Mr. Kim! It’s been a long time; I wanted to see you again.

     

    Owner: You’re always welcome here, you know. (looking at Mr. Choi) You brought a friend?

     

    Pr. Park: Not really, he came to talk to me about work.

     

    Owner: I see… Then you shouldn’t have come here, Seo Ra, and you know it. Anyway, there are some tables left right here. Tell me what you want to eat and go sit.

    *They order their meal and sit at a table*

     

    Choi TH: It’s a nice place, right?

     

    Pr. Park: (half-smiling) Yeah…

    *They don’t say anything and wait for their meal. Choi TH checks his mail on his phone while Park Seo Ra receives a message

     

    //MESSAGE: Seo Ra! I’m coming to your town soon! ~~~~~ ‘Looking forward to seeing you ~ <3 Byyyye !!!//

     

    The owner arrives with the two meals.*

     

    Owner/Mr. Kim: I’d rather you put away your cell phones from now on, please.

     

    Park Seo Ra: Yeah, Mr. Kim! Please excuse us, we hardly think of anything else than work in the middle of the day…

     

    Choi TH: May I ask you the reason for your request?

     

    Mr. Kim: The meal time is the only time when you can forget about all your problems and spend a happy time. A meal is something you can share with others, talking about pleasant things, learning things about each other… It’s not a time when you do deals or talk about work, you have the time to do that during your work time, ok? So please try to enjoy food, because good things are the only things left when everything goes wrong in life.

    *He comes back in the kitchen*

     

    Choi TH: Miss Park…

     

    Park SR: Everything he said was true. I’m sorry but I’ll ask you to wait before telling me about your suggestion.

     

    Choi TH: You sure are good to make people do what you want…

     

    Park SR: According to what I know, it’s YOU who needs me, so either you wait and we talk about this later, or you better find someone else to do deals with.

     

    Choi TH: Hey, don’t remember I helped you this morning!

     

    Park SR: YOU decided to get involved without me agreeing… I could even sue you for damaging other people’s goods.

     

    Choi TH: …OK… By the way, you sure know to argue…

     

    Park SR: Please understand. I really love this place and its owners… Even though this is a fast food, it’s like a food palace for me.

     

    Choi TH: A fast food? A food palace?

     

    Park SR: Yeah, the owners really respect food. And what this person said was true… Trust me, I can ensure you that when things go wrong, sharing a meal with lovely people is so much reassuring… It’s the only thing that makes people from different family like they are blood-related.

     

    Choi TH: (looks thoughtful) … Alright then, and in a way, I’m happy to share a meal like this with you. But I have a demand.

     

    Park SR: (looks reticent) What is it?

     

    Choi TH: Let’s have a real discussion! Did you listen to this Ahjussi? Learning about each other… let’s talk about us.

     

    Park SR: (after a while) … Ok J 

     

    Choi TH: Alright! Do you often go to this place to eat at noon?

     

    Park SR: Not really… Actually, I usually bring something to eat at work.

     

    Choi TH: Oh I see. But I don’t understand: you don’t want to talk about work here because a meal has to be shared with people you like, but you eat at work most of the time… Whereas it should be the time to get out of your workplace and get some fresh air. That’s a bit paradoxical, don’t you think so?

     

    Park SR: … Well, basically you’re right. But that’s a habit I’ve been having for a long time.

     

    Choi TH: I can understand, but if you don’t follow your own principle, it’s weird.

     

    Park SR: That’s true. Anyway, you told me you’re a designer. Since when do you draw clothes?

     

    Choi TH: Mmh… I started a very long time ago… When I was in high school. We were with my best friend in Art class and we decided it would become our job. That’s how we created our company together.

     

    Park SR: It really sounds like… the fulfilment of a dream. But you seem really confident. I mean, when you modified miss Kim’s dress this morning, it was really surprising.

     

    Choi TH: (laughs) You know, I’m not really from the upper class, so when I started to design new clothes, I had to make it with old pieces of cloth and old clothes that I had to cut or sew in another way.

     

    Park SR: Oh I see! Then you must be used to that kind of method.

     

    Choi TH: That’s right… What about you? Why did you create this company?

     

    Park SR: Um, well…

    *The phone rings*

     

    Park SR: Yeah?

    Voice: Seo Ra? It’s Min Young!

    Park SR: Min Young? Why do you call me?

    Min Young: I’m at the train station. Can you come and get me?

    Park SR: Right now?!

    Min Young: Yeah! I’m a bit lost in your town…

    Park SR: Okay, I’ll be going…

    *She hangs up*

     

    Park SR: Mr. Choi, I’m sorry but a friend of mine just called and wants me to get her at the train station… I’ll be going then.

     

    Choi TH: Right now?

     

    Park SR: (gets up) Yeah… Since I don’t have any car, I must hurry in order to pick her and come to my office before the beginning of the meeting. Would you mind calling my secretary to have a proper appointment to talk about work?

     

    Choi TH: W-wait! I can bring you to the train station and then to your office if you want…

     

    Park SR: Really? Thank you so much!

    *They pack their bag and get out of the fast food. Then they go into Mr. Choi’s car and he brings her to the railway station. They run*

     

    Choi TH: (out of breath) Do-Do you manage to see her?

     

    Park SR: N-Noo… Oh! MIN YOUNG!

     

    Min Young: SEO RAAAAAAAA!

    *Min Young runs and hugs Seo Ra.*

     

    Min Young: I missed you sooo much!

     

    Park SR: Me too, but you could have told me before that you would come here…

     

    Min Young: Ooh… Don’t be mad! Life is too short to get angry! I wanted to surprise you… Oh! You brought your boyfriend?

    *Both turn red*

     

    Park SR & Choi TH: That’s not it!

     

    Choi TH: My name is Choi Tae Hoon. I was having lunch with miss Park to talk about work, but you called…

     

    Min Young: Ooh… Please excuse me!

    *She bows*

     

    Choi TH: (laughs) That’s not a big problem! Shall I bring you to miss Park’s office too?

     

    Min Young: Yeah! I’ll go with her, Mr Taxi! (she laughs)

    *They get in the car and he brings them to Park’s office. In the car park, they all get out of the car.*

     

    Choi TH: Miss Park, I’m sorry but I have some things to do this afternoon, so we’ll have to settle an appointment later.

     

    Park SR: Ah. Mmh. Tell me when you’re available then.

     

    Choi TH: I’ll call your secretary, it will be easier.

     

    Park SR: OK. See you, then.

     

    Min Young: Bye!

     

    *They get out of the car park. Mr Choi gets in his car and goes away.*

     

    Min Young: Hey, Seo Ra, who was it?

     

    Park Seo Ra: Someone I met today for work.

     

    Min Young: Are you sure?

     

    Park SR: What are you talking about?

     

    Min Young: Stop joking around! You perfectly know what I’m talking about… This is the oldest trick in the world! “We’ll have to settle an appointment later”. Don’t you understand?

     

    Park SR: Understand what?

     

    Min Young: He wants to see you again! This is obvious! And I don’t think it’s for work issues.

     

    Park SR: (embarrassed) Stop joking around! By the way, I have work to do this afternoon…

     

    Min Young: I got it… I’ll have to go shoppiiiiiiiiiiing on my own! (all excited)

     

    Park SR:(sighs)

     

    ~~~ During the meeting

     

    Man: So, the company can now afford to rent a new room to celebrate wedding ceremonies. It will increase the company’s turnover because we’ll be able to celebrate more weddings a day. We have to choose between …

    *Park SeoRa is thinking, remembering: “He wants to see you again! That’s obvious! And I don’t think it’s for work issues…”*

     

    Man: President Park?

     

    Park SR: Yeah? Excuse me. I think the one in the city centre is the best. There are a lot of shops around and it will be easier.

     

    Man: You’re right, President.

    *The setting changes. Min Young is in a shop.*

     

    Min Young: Really… She sure doesn’t get it right! I have no choice then. I’ll be the go-between! Let’s pick some cute clothes for her then…

     

    *The setting changes. It’s late in the afternoon. Pr. Park finished all the work she had to do and is coming out of the office. Min Young is waiting for her at the main entrance.*

     

    Min Young: Seo Raaa!

     

    Seo Ra: (a bit embarrassed) Stop screaming! I’m still at work…

     

    Min Young: Sorry, but I’m very excited! It’s been so long that we didn’t see each other!

     

    Seo Ra: How long will you be there?

     

    Min Young: I took 2 weeks of vacation

     

    Seo Ra: That’s long! And I have work to do, you know? I won’t have a lot of time to spend with you…

     

    Min Young: Oh! That’s so sad! But I’m sure we’ll be able to do some things together, right?

     

    Seo Ra: Of course! I always have time left for my best friend from Seoul!

    *They both smile and go out of the building together.

    The setting changes: they are in Mr Kim’s fast food.*

     

    Seo Ra: So, how’s life in Seoul?

     

    Min Young: Oh, nothing really exciting you know… Being a lawyer in such a huge city is not the best decision I’ve made in my whole life! (she laughs) Always dealing with either with petty cases like divorces (in wealthy families, of course!) or heartbreaking ones like a poor shop owner struggling to keep his shop, I was so depressed that I preferred having a break far away from all those stories… And guess which place would be the better one for me to rest?

     

    Seo Ra: (smiling) Let me guess… How about in my flat?

     

    Min Young: Omo! You’re so perceptive!

     

    Seo Ra: Don’t try to seduce me… Anyway, that’s not as if I had the choice… I guess you didn’t plan anything else for sleeping. So either I agree to you sleeping in my flat or you’ll be as a homeless person in this town, right?

     

    Min Young: I’m so impressed! You’re really gifted, you know? You should’ve become an investigator! By the way, let’s talk about you… How’s your business doing?

     

    Seo Ra: Quite good, we agreed to rent a new room to celebrate the wedding ceremonies in today’s meeting. The company is growing and it’s really pleasant!

     

    Min Young: Woaah! You know, I used to envy you, thinking that you celebrated several weddings a day while I was only dreaming of having a boyfriend!

     

    Seo Ra: (laughing) You know, the D-day is not like everyone thinks it is… It’s actually really stressful and complicated to organize. The almost-newly-weds are often nervous and argue for nothing… There has been some times when they argue so much that I was afraid they would cancel everything…

     

    Min Young: Oh, it sure isn’t the way I used to imagine it was…

     

    Seo Ra: Yeah… A lot of people are really far away from reality concerning wedding ceremonies…

     

    Min Young: Sure! By the way, tell me about the Mr Taxi from this afternoon!

     

    Seo Ra: What are you talking about?

     

    Min Young: Yeah! There’s something going on, right? Don’t try to lie to me!

     

    Seo Ra: Min Young, stop already! I’ve already told you there was nothing… I met him TODAY!

     

    Min Young: (grimaces) Oh, so disappointing… I thought you finally found someone…

     

    Seo Ra: Now I think of it, you always wanted me to go out with any guy we met… What’s so good about having a boyfriend?

     

    Min Young: You still don’t get it? I’ve always wanted to take you away from work! Since I met you, I noticed that work was too much important in your life. When you were young, you hardly went out to have fun, you were always studying, and I thought it was really sad…

     

    Seo Ra: (confused) Oh, you know, it’s because everything that happened with my uncle and all…

     

    Min Young: … I know. I know things weren’t easy for you, (she takes Seo Ra’s hand) but now it’s time for you to eventually enjoy life!

     

    Seo Ra: Min Young…

     

    Min Young: What? Your business is running, you told me that yourself. You reached your objective! From now on, you should take care of your own self, ok? Promise me you’ll make an effort!

     

    Seo Ra: … Ok!

     

    Min Young: Oh, by the way, tomorrow I won’t be there because I need to see my sister, so I’ll be off the entire day cause the journey lasts 3 hours.

     

    Seo Ra: Okay! Hope you don’t lose your way! (laughs)

     

    Min Young: Hey! Park Seo Ra!

    *They laugh. The setting changes. Seo Ra is in her bed. Her alarm clock rings and she gets up. She goes in the kitchen and sees a message on the table:

    “Good morning dear Seo Raaaa~~ I think I broke your microwave… But don’t worry! I’ll call someone to repair this when I come back! I leave you 60 000 Wons… Buy everything you want for breakfast!”

    Seo Ra sighs. She slips a sweatshirt and jeans on and goes in a small cheap restaurant next to her building. She orders her breakfast and sits at a table, eating alone. Then Choi Tae Hoon enters the restaurant and orders a breakfast too. When he turns around, he sees Seo Ra.*

     

    Choi TH: (smiling) Miss Park! What a coincidence!

    *Seo Ra jumps and looks surprised.*

     

    Park SR: Mr. Choi! What are you doing here?! By chance, are you following me?

    *He sits in front of her.*

     

    Choi TH: I have more interesting things to do in my free time, you know! (he laughs) By the way, what are you doing here?

    *She looks at his tray.*

     

    Park SR: The same thing as you, I guess!

     

    Choi TH: (laughs) That’s quite logical… Did your friend leave?

     

    Park SR: No, she’s at her sister’s place…

     

    Choi TH: Oh ok, she looks nice.

     

    Park SR: Yeah she is! But she’s also a real disaster… So clumsy! I came here cause she broke my microwave this morning… And of course she left without telling me…

    *He bursts out laughing.*

     

    Choi TH: Your friend is really funny! By the way, shall I show you something?

     

    Park SR: What is it?

     

    Choi TH: (puts a finger on his lips) It’s a surprise!

    *They finish their breakfast and go out of the restaurant.*

     

    Choi TH: Follow me, miss Park.

     

    Park SR: Wh-where are we going? Can’t I get changed?

     

    Choi TH: No need to… It’s only a little visit!

     

    Park SR: Visit?

     

    Choi TH: (Smiling)

    *They arrive in front of a building.*

     

    Park SR: “Tae² Design Inc.”? Isn’t it your company?

     

    Choi TH: (with a huge smile) Yes, it is! Please come in, miss Park.

    *He enters the building and she follows him. Then he brings her in a room in which some people are working with dummies.*

     

    Person #1: President? What are you doing here?

     

    Choi TH: Good morning! I’m showing the company to this Agassi!

     

    Person #2: (smiling) President Choi, are you bringing your girlfriend at work?

     

    Park SR: Ah… It’s not like that!

     

    Choi TH: Ji Hoon, you better shut your mouth, she could become your immediate superior soon!

    *Park SR looks astonished.*

     

    Ji Hoon: Oh! Please excuse me, President!

    *He bows.*

     

    Park SR: Mr. Choi, what are you…?

     

    Choi TH: Yeah, I’d like miss Park to become my partner…

     

    Park SR: …! (grimace)

     

    Choi TH: … For work, of course! Anyway, I hope miss Park will agree to this suggestion.

     

    Park SR: Well…

     

    Choi TH: …Let’s think of it later! Mr Lee, are you finished with the dress I gave you last week?

     

    Mr. Lee: Yeah, Mr. Choi! Your suggestion about the sleeves was surprisingly beautiful! Thank you so much, I’m sure it will have a lot of success among women!

     

    Choi TH: Perfect… I’m sorry to give you extra-work, Mr. Lee. I know you’re already busy with this winter’s new collection.

     

    Mr. Lee: There’s no problem! You had already done a lot of work on this dress! And I know you too are busy designing new wedding dresses…

     

    Choi TH: Thank you everyone! We’ll have a lot of work this month, but once it’s finished we’ll be able to rest a bit. Then, I’ll invite you all at the restaurant! Let’s work hard together until then! (he bows) Miss Park, let’s go outside.

    *They go outside together, and on the way to Seo Ra’s building*

     

    Park SR: So, you wanted to associate with me? That’s what you wanted to tell me yesterday?

     

    Choi TH: Yeah, I’d like to associate our company with yours, so that we can design the wedding dresses used by your costumers! What do you think of it?

     

    Park SR: Well, you know, I must consider everything before telling you whether yes or no…

     

    Choi TH: I already know it, but think of it closely, please… I think it can be really useful for your company as for mine!

     

    Park SR: Yeah… I’ll think of it, I promise! How about you come to my office tomorrow morning with your best friend with whom you created this company?

     

    Choi TH: What a good idea! Let’s meet at 9:00 a.m.!

     

    Park SR: Yeah. It’s my building. See you tomorrow, then!

    *She enters her building and goes in her flat. She opens her wardrobe and jumps, surprised. There are only some clothes and a note:

    “Hey! It’s Min Young agaaaaaain ~~ I thought you needed some help to dress… If you want to keep your promise (enjoying life, remember!), you must make an effort. Your clothes were not bad, though, but let’s try something more flashy and that will make Mr.Choi looking at you!!!!! I wish you good fortune for today!”

    Seo Ra starts to rummage in the clothes*

     

    Seo Ra: Omo! What to do?! (looks at a pink shirt) I can’t wear that!!! MIN YOUNG!

    *The setting changes. Assistant Seo is waiting in President Park’s office. She enters the room, breathless.*

     

    Ass. Seo: (worried) President Park! What happened? You’ve never been late since I know you…

     

    Park SR: A storm named Chu Min Young!

     

    Ass. Seo: W-what?

     

    Park SR: Nothing… Schedule of the day?

     

    Ass. Seo: Six meetings this morning to plan wedding ceremonies, three ceremonies this afternoon and a photo shooting session at 4:00 p.m. in our studio.

     

    Park SR: Good. Shall I take care of one or two meetings this morning?

     

    Ass. Seo: Yeah; the first at 9:00 a.m. with Mr. Cha Eun Suk and Miss Kim Hye Shin and the other at 10:30 a.m. with Mr. Gu Eun Kyul and Kang Jae Hee in the 2nd meeting room.

     

    Park SR: Okay. Assistant Seo…

     

    Ass. Seo: Yeah, President Park?

     

    Park Seo: What do you think of getting associated with a company that would design and produces our wedding clothes?

     

    Ass. Seo: (thoughtful) Um, well, I guess that would be a great… We wouldn’t have to get a lot of catalogues and contact all those different shops for every wedding.

     

    Park SR: …Ok.

     

    Ass. Seo: President, do you want me to plan a meeting to discuss this suggestion?

     

    Park SR: Um, how about tomorrow at 9:00 a.m.?

     

    Ass. Seo: (looks at his agenda) That sounds good!

    *The setting changes. Park Seo Ra is in a room that looks like a living room, in front of two people.*

     

    Park SR: *With a pen and a notebook* So, we chose the date of the wedding and the decoration parts… Let’s talk about the clothes. We have several clothes brands to suggest you. (takes some catalogues out of her bags) Here are some catalogues. Do you want to look at it here or take some time at home to consider each clothe?

     

    Kim Hye Shin: There are so many catalogues and so many dresses! How can I choose? I’m a bit lost…

     

    Park SR: I can understand how you feel…

     

    Kim Hye Shin: You see, Miss Park, I feel a bit undecided. When I have too many choices, I always get lost… That’s a problem.

     

    Park SR: Mmh… Miss Kim, would it be better if we were associated with a company that designs clothes? Regarding your dress, you would deal with one of this company’s designers and ask for what you really want as a dress.

     

    Kim Hye Shin: That would be amazing!

     

    Park SR: Then I must tell you we are planning to consider an association with such a company. We have a meeting tomorrow. I’ll call you to tell you the result of this meeting and you may be the first costumer of this new collaboration!

     

    Kim Hye Shin: Yobo, what do you think about this?

     

    Cha Eun Suk: That sounds good, and if it’s easier for you, then it’s ok for me.

     

    Park SR: Then, the clothes matter is settled!

    *The setting changes. Seo Ra is on her computer.*

     

    Seo Ra: “”… created in 2004 by two high school friends… designs clothes for special events… Choi Tae Hoon… born in 1984… And his friend…

    *DING DONG

    She jumps and gets up. Min Young comes in the room*

     

    Min Young: (smiling) Seo Raaaaa! How are you doing?

     

    Seo Ra: Min Young… You sure are a hurricane!!!! I should have thought of it twice before allowing you to sleep here!

     

    Min Young: What makes you angry? Is it because of the microwave?

     

    Seo Ra: First of all, you better call a repairer soon… Then, I’ll tell you this only ONCE: I want my clothes back in their right place tomorrow morning!

     

    Min Young: Hey! Don’t talk to me like that! It’s not as if I ruined your life or anything… I just tried to help you…

     

    Seo Ra: You know how you could help me?? Step out of it!

     

    Min Young: You, really! I really thought you would be thankful, but you’re eventually ungrateful!

     

    Seo Ra: If so, how come you’re still bothering me? If I’m so disappointing, then go change other people’s life!

     

    Min Young: I’ll do it, then!

    *She slips her coat on, takes her handbag and gets out.*

     

    Seo Ra: (sighs) She didn’t pack her suitcase, so she’ll come back… Anyway, let’s continue my researches…

    *She sits in her bed and is on her laptop.*

     

    Seo Ra: So, Choi Tae Hoon… The friend who created the company with him was…

    *On the screen, we can see: Lee Tae Won.*

    Seo Ra: …!! (shocked face) I-it’s not possible!… How can he…?!

    *She is in tears.*

     

    *The setting changes. It’s 9:00 a.m.

    Choi Tae Hoon and another man are waiting in the meeting room of “Sweetie’s Wedding”.

    Assistant Seo is waiting at the entrance of the building. Park Seo Ra arrives and doesn’t tell anything to the Assistant Seo.*

     

    Ass. Seo: Pr-president Park?

     

    Park SR: Later. I have something to settle, first.

     

    Ass. Seo: Oh… Really? Mr. Choi Tae Hoon and his partner are waiting for you in the meeting room.

     

    Park SR: Fortunately. Let’s settle this at once.

    *She goes in the meeting room, the Assistant Seo is following her.

    When they enter the meeting room, Choi Tae Hoon starts smiling.*

     

    Choi TH: Miss Park, nice to meet you!

    *He stretches his hand out. Park Seo Ra doesn’t shake it.*

     

    Park SR: I’m sorry, Mr. Choi, but I thought of your suggestion and I can’t agree. Hope you find someone to get associate with soon.

     

    Choi TH: W-what?!

     

    *Choi TH and his partner are astonished.*

     

     

    --END EP 1--


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique